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Le mépris d’un euphémisme

Le débat pour savoir s’il est approprié qu’un président réponde à  quoi que ce soit en disant « Casse-toi pauvre c… » est une chose. Ce qui en est une autre, c’est l’euphémisme ironique voire méprisant de l’agence apparemment commune au Monde ou au Matin[1], pour se limiter à  des organes de presses d’habitude assez éloignés en matière de… retenue. Ils titrent donc

« Pauvre con va », glisse un Sarkozy vexé à  un homme qui le snobe. Or, l’homme lui avait dit « Tu me salis » – ce faisant, ne lui avait-il pas signifié davantage qu’une volonté de poser et conserver des distances en se fondant sur une échelle de valeurs (ce qui est la connotation habituelle du verbe ‘snober’)? N’était-on pas dans le registre de l’insulte?

Le titre de l’agence relève donc du mépris. Soit ses auteurs et ceux qui le prennent méprisent le premier locuteur en diminuant la force et la portée de ses propos. Soit ils méprisent le destinataire du propos en diminuant l’affront qui lui est fait. Soit ils font les deux.

Notes

[1] Reuters, selon Le Monde

5 commentaires

  1. Gisquet
    25 février 2008

    Une certain théorie psychanalytique affirme qu’on ne se parle en fait jamais qu’à  soi-même. Mais il est aussi vrai qu’on peut se demander si tout ce qu’on attend d’un homme ayant tant lutté pour assurer les fonctions de premier des français est de se comporter de manière tout à  fait prédictible dans le cadre de quelque théorie comportementaliste que ce soit.

    Sans même parler des motivations profondes justifiant l’existence dans l’inconscient collectif français d’une plus importante attention accordée aux formes qu’au fond.

  2. 25 février 2008

    Oui, c’est tout de même étonnant cette nécessité de distordre la vérité. L’épisode n’est déjà  pas glorieux mais je n’ai pas le sentiment que Nicolas Sarkozy apparaisse vexé. C’est encore une façon de le déprécier. Pourquoi n’ont-ils pas employé « énervé » ou « fâché » ou « excédé » ?…

    De même, les JT qui reprennent en boucle le fait que le visiteur a refusé de lui serrer la main. Oui… entre autre. Mais ce n’est pas à  un simple visiteur qui refusait de lui serrer la main que Nicolas Sarkozy a répondu de cette façon.

  3. rk
    25 février 2008

    Ce sont des excuses sans réserve, agrémentées d’une somme vraiment considérable versée à  la bonne oeuvre du choix de Sarko, et surtout une réparation sous forme de repentance-pénitence, et réforme des procédures de reuters, qui s’imposent.

  4. Jacques Adam
    25 février 2008

    Cela ne s’est pas passé comme vous l’expliquez !

    Il y a quatre phrases échangées…

    1. Le « citoyen lambda » dis « Touche-moi pas » 2. Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, lui répond « Casse-toi » 3. Le citoyen lambda dit « Tu me salis » 4. Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, dit « casse-toi pauvre con »

    Donc le « Tu me salis » ne vient que parce que le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a dit « casse-toi »…Si il avait réagi de manière différente les propos du citoyen lambda auraient peut-être été différents…

    Comme vous présentez les choses il n’y a que deux phrases et du coup bien sur cela atténue la portée du propos de Sarkozy… Mais non, regardez convenablement la vidéo Sarkozy dit « casse-toi » une première fois avant que le citoyen lambda dise « tu me salis » et c’est toute la différence !!!!

  5. 25 février 2008

    @ Jacques Adam: Si vous aviez regardé les liens, vous auriez vu que ce n’était pas moi qui présentais les choses, mais la bien établie agence Reuters, reprise par le sérieux journal le Monde. Si la vidéo réjouit ceux qui adorent haïr Sarko (je me contente de ne pas l’aimer) elle n’enlève rien du mépris ou de la condescendance (teintée de snobisme?) des articles cités, qui était l’unique point de mon billet.

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