Un Swissroll RSS

Webmix

Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Grand-père’Aziz

Pour se jouer des islamofolies, pour sortir de l’axe pour ou contre et y échapper par le haut, suivons un grand-père et sa petit-fille, suivons les derviches (tourneurs) du film Bab’Aziz qui est un petit bijou. Pour les images du désert bien sûr, mais aussi pour l’ensemble des acteurs. Certains sont beaux comme tels, mais tous sont rendus beaux par leur quête de l’amour qui les humanise à  l’extrême, à  cause duquel ils se sont faits pauvres. ça me fait penser à  ce jeune riche qui n’aurait pas dû avoir de difficulté à  tout laisser pour suivre Jésus, dès le moment où il prenait conscience de tout ce qu’il avait déjà  gagné avec l’amour qu’un tel maître lui portait. A noter que les traducteurs des sous-titres en allemand ont reculé devant la métaphore qui fait de Dieu un Bien-Aimé et ses adorateurs des Amants, le tout étant énoncé au masculin! Ce qui n’empêche pas que dans d’autres scènes, la représentation du Paradis passe par le charme de femmes réelles et sublimes à  la fois. Ce qui n’empêche pas non plus qu’on nous montre aussi des femmes (et la petite fille) amantes de Dieu, et qui dansent et qui tournent à  cause de Lui…

La grande question que la théologie protestante adresse à  la mystique, c’est: pensez-vous accéder à  Dieu, lui forcer la main, en vous mettant en transes (ou, dans d’autres cultures, en prenant de la drogue)? Des mystiques répondraient peut-être que c’est parce qu’ils ont goûté une fois la brûlure de l’amour divin, sans avoir rien fait, et qu’ils souhaitent passionément le retrouver, prêts à  tout faire pour cela… D’où ces poèmes (de Roumi notamment) sur l’exaltation de l’attente, sur la douleur d’être abandonné de Dieu, qui fait parfois penser à  une relation pathologique, qui peut tourner au sado-maso. Pourtant, ce film, qui visualise très bien tout cela, m’a montré comment cette démarche est simplement possible, plausible, crédible, digne, respectable… J’ai juste regretté de ne pouvoir goûter à  la poésie de la langue originale.

Un commentaire

  1. 24 mars 2006

    très joli ton mot. La fascination et l’intérêt que l’on peut avoir, protestant ou athée, pour les mystiques. Et en passant la sotise qu’il y a à  la dénaturer en évitant les mots bien aimé et amant

Les commentaires sont fermés