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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Pentecôte, les cloches, la présidente et le Grütli

Pentecôte, fête de la communication: les témoins parlent et tout le monde entend les merveilles de Dieu;

Pentecôte, cauchemar des traducteurs: la traduction est automatique;

Pentecôte, délire d’interprétation: le phénomène est attribué à  une ivresse non mystique;

Pentecôte, désespoir des communicateurs: le produit vanté est gratuit;

Pentecôte, mère de toute inspiration…

A propos d’inspiration: que notre présidente de la Confédération chante une chanson à  la télévision, pourquoi pas. Que ce soit dans le cadre d’une émission dite populaire et surtout suivie par le 3ème âge[1], pourquoi pas. Cela peut faire sens, cela peut faire populaire, rapprochement du peuple, dans un sens acceptable du terme. Mais il manquait un contexte ou un prétexte. C’est ça qui m’a donné une impression de n’importe quoi. Le fait de prendre une chanson composée par un auteur suisse[2] qui a été très populaire dans diverses couches de la population était une bonne idée.

Le contenu de la chanson représentait une absence de message, et une absence de lien avec la Suisse. Cela a été revendiqué sans fausse pudeur par l’interprète, pour qui cette chanson convenait parce qu’il y est question des trois moments importants de l’existence: naître – se marier – mourir qui concernent aussi les Suisses. Le play-back et la voix noyée dans les arrangements étaient prévisibles, on a exclu toute prise de risque, c’est conforme avec une certaine image de la diplomatie suisse. Tant qu’à  innover en allant chanter à  la télé, on aurait pu se mouiller un peu plus. Un risque majeur a été pris cependant, assumé avec une probable délectation: celui du titre (Les trois cloches). Ou alors il y avait du 17ème degré dans l’air.

Question inspiration ou prise de risque, on aurait besoin des deux dans la problématique de la fête nationale sur la plaine du Grà¼tli. Quoi qu’on décide, skins et autres extrémistes de droite — qui sont une réelle nuisance, mais ultraminoritaire — auront la satisfaction d’être le pivot autour duquel se décidera le fait ou non d’organiser un fête au niveau national, et si oui, dans quelles conditions — dit autrement, on est entrain de leur envoyer le message qu’ils ont la capacité de tourner en bourrique (ou rendre chèvre) un pays et ses autorités.

COMPLEMENT DU 29.05.2007 – Effet du week-end où on fête l’inspiration? Notre pamphlétaire écologiste plus national-conservateur que libéral a en l’occurrence des mots pour le dire qui sonnent sonnent sonnent juste.

Notes

[1] C’est l’idée qu’on s’en fait, mais je n’ai pas les chiffres à  l’appui.

[2] Voir aussi le site officiel

4 commentaires

  1. 28 mai 2007

    Le Grà¼tli on s’en fout. La présidente doit pouvoir fêter le 1er août où elle veut, et si des problèmes de sécurités se présentent on prend les mesures nécessaires. Et on n’en parle plus. C’est quand-même pas le G8 ni le Forum de Davos, non? et le Grà¼tli est plus facile à  sécuriser que la plaine de Plainpalais! Si elle veut y pousser la chansonnette l’assemblée pourra reprendre le refrain en choeur : Une cloche sonne sonne…

  2. Guillaume Barry
    28 mai 2007

    @ Sugus: C’est irréfutable. Est-ce qu’on a eu autant de détermination démocratique, à  gauche, quand l’UDC (qui n’est pas hors la loi, qui a donc autant de droits au rassemblement que la présidente a le droit de chanter les cloches) voulait tenir une assemblée générale dans une localité du Jura qui n’en voulait pas, qui ne voulait donc pas mettre les moyens de sécurité nécessaires? (Je ne me rappelle plus comment ça a fini.)

  3. 29 mai 2007

    J’avoue mon parti pris. Lorsque Blocher se fait chahuter dans le Jura ou ailleurs cela ne me touche pas du tout (mais y était-il seulement allé dans le Jura?). Suis pas socialiste ( suis rien du tout 😉 mais les chahuteurs de gauche me sont plus sympathiques que les casseurs d’extrême droite. Mais la question n’est pas là  et la situation différente. Il ne s’agit pas d’un rassemblement politique mais d’une fête patriotico-folklorique sur un pâturage public. Il faudrait imaginer Blocher convoquant les Helvètes sur un pâturage de la Vue des Alpes et le canton de Neuchâtel devant assurer la sécurité! Ouais! Je ferais la grimace. Je dirais que le canton a mieux à  faire avec son argent et que cela n’a aucun sens! Je sais…

  4. Guillaume Barry
    30 mai 2007

    Je vois que tu fais la différence entre le populisme (qui marche aux sentiments – on est touché, on trouve sympathique) et la démocratie (qui marche aux principes – ce qui est moins sexy).

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