People et peuple
Avant de partir une semaine dans le nord du Nord, un article du Matin Dimanche me force à revenir sur le feuilleton du Grà¼tli. Pourrai-je supporter de ne pas suivre en temps réel les prochains épisodes?
Sur la plaine mythique, les people vont concurrencer le peuple: ce sera peut-être la grande nouveauté de l’édition 2007. Les people qui sont la nouvelle aristocratie de l’ère moderne[1]. Ils sont anoblis par les médias, au nom du peuple.
D’autres renversements de paradigmes commencent à se manifester:
- Des Genevois dont une part de l’identité consiste dans l’ignorance snob du reste de la Suisse, font savoir qu’ils et elles seront solidaires du combat de résistant de leur présidente, quitte à faire le déplacement en Suisse centrale.
- Le patriotisme de gauche est en train d’acquérir ses lettres de noblesse auprès des people de gauche et du bon peuple, à quelques mois des élections nationales.
Bilan: les trouble-fêtes d’extrême-droite, infimes en nombre et en signification, qui représentent une compréhension ultranationaliste musclée de la légitimité populaire, vont s’avérer des auxiliaires providentiels du Parti Socialiste Suisse, en lui offrant cette occasion en or de profiler sa redécouverte du patriotisme. Et les représentants des partis de droite/centre-droite, agacés par ce cirque[2] seront bien obligés de se rallier à la fête.
Notes
[1] Noblesse d’épée pour les sportifs et les artistes qui mouillent leur chemise, noblesse de robe pour les rhéteurs
[2] La fête nationale du Pacte de 1291 est foncièrement décentralisée, célébrée dans les communes – même si elle est une création de la Suisse politique unificatrice du XIXème siècle