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«Cleveland contre Wall Street», de Jean-Stéphane Bron

Je dois l’avouer, je craignais d’être déçu.

J’avais adoré le premier long métrage documentaire de Jean-Stéphane Bron, Le génie helvétique (sur le travail de la commission parlementaire traitant de la loi suisse sur les OGM). J’avais aussi aimé, dans un tout autre genre, son premier long métrage de fiction, Mon frère se marie. Mais cette mise en scène (avec de «vraies gens» dans leur propre rôle) d’un procès fictif de la ville de Cleveland contre les banques qu’elle tient pour responsables du désastre social des familles endettées dont les maisons sont saisies? Certains plans rappellent immanquablement Roger and me, l’excellent premier film de Michael Moore sur la ville de Flint en proie à  la délocalisation des usines General Motors: Bron allait-il comme lui changer de métier, se lancer ensuite dans l’imprécation lourdingue? Le quotidien Le Temps a publié une série d’articles passionnants sur les dessous du films, mais certains ne me rassuraient pas à  cet égard.

Eh bien pas du tout. L’incroyable capacité d’empathie du réalisateur est à  nouveau à  l’oeuvre, amenant littéralement chacun des personnages à  crever l’écran (bon, la prime tout de même à  l’ex-courtier en prêts immobiliers qui fait appel à  son expérience de trafiquant de drogue). Oui, même l’avocat des banquiers, même les témoins qu’il fait citer.

Il y a une seule précision qui me paraît avoir manqué pour que la complexité non seulement humaine mais aussi politique ne passe pas inaperçue au travers les lectures forcément multiples que chacun en fera (en France où le film a eu un certain succès, les médias semblent n’avoir retenu que l’angle étroitement militant: dommage, et finalement injuste pour le film): ces années 90 dans lesquelles l’Etat a fait pression sur les banques pour qu’elles acceptent de prêter à  des débiteurs à  risque, ce qui a engendré les fameux crédit subprimes, ne sont pas représentatives d’un plouto-capitalisme yankee générique. Ce sont celles d’une présidence de gauche désireuse de faire un maximum pour les défavorisés, celle de Bill Clinton. Le témoin de la défense est probablement aussi démocrate que l’avocat représentant la ville de Cleveland.

2 commentaires

  1. Il faut vraiment se mefier des films à  la Michael Moore, partisants, faux documentaires et vrais films, dans lesquels les mechants sont forcement les capitalistes.

  2. 10 octobre 2010

    Personnelllement je me méfie plus des capitalistes présentés dans les films de Moore que de Moore lui-même.

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