Auto-école capitaliste apatride
A propos de l’autopartage, ce nouveau mode d’avoir une voiture « où je veux, quand je veux », sans l’inconvénient de la posséder (et de n’avoir qu’un seul modèle disponible!), j’avais déjà été fasciné par la manière dont le génie national de trois pays organisait différemment la même chose: du réseau coopératif suisse à l’approche commerciale britannique à l’impulsion étatique française.
Eh bien je suis tombé l’autre jour sur un nouvel exemple: alors qu’en Suisse (je date peut-être un peu? vous me le direz dans les commentaires) les moniteurs d’auto-école sont pour l’essentiel des indépendants, en Grande-Bretagne ce sont principalement des entreprises qui occupent le terrain. Et voyez la taille: la plus grande, BSM (propriété d’un groupe d’investissement allemand), va prendre livraison de 3’500 Fiat 500 par an pendant 4 ans, soit 14’000 véhicules. Ce choix a été fait après un appel d’offres disputé, et pour cause: 70% des élèves conducteurs achètent ensuite le modèle sur lequel ils ont appris à conduire. On comprend dès lors pourquoi Vauxhall fournissait jusqu’à présent gratuitement la Corsa (oui, c’est l’Opel). Effet de masse et économie d’échelle qui sont deux caractéristiques d’un capitalisme efficace qui n’a plus rien à voir avec l’artisanat.
Entre parenthèses et quoi qu’on en dise, la bagnole ne paraît pas encore détrônée dans son rôle de symbole socio-culturel immédiatement appréhendable…
… ni dans son rôle de symbole sexuel non plus… 😉 Avant un substitut convaincant sur ce plan-là , elle reste difficilement détronable…