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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Résultat des votations

Après les affiches, les résultats! La caisse unique d’assurance maladie échoue, mais plus nettement que prévu (71%), évitant au moins la division du pays selon le clivage linguistique. Voilà  qui devrait ouvrir le jeu sur les évolutions possibles du régime de sécurité médico-sociale souhaitable, car c’est le refus d’une solution traditionnelle de la gauche classique, pas une approbation de la situation actuelle… Cela donne-t-il une petite chance à  une réflexion sortant de l’affrontement droite-gauche en s’inspirant de Singapour pour innover?

A Genève, l’initiative populaire qui demandait un financement accru pour les établissements destinés aux personnes âgées l’a emporté. Le vote de la générosité, ou de la culpabilité? Au-delà  du brouillage de la politique jusqu’alors consensuelle de priorité au maintien à  domicile que mettait en avant le gouvernement pour s’y opposer (mais qui ne doit évidemment pas impliquer des moyens insuffisants pour l’hébergement résidentiel là  où il est inévitable), c’est surtout un signal embarrassant pour la pourtant prudente politique d’assainissement financier et de modération des dépenses, susceptible de raviver les raidissements qui contraindraient le peuple à  trancher de cas en cas.

L’opposition à  la loi combattant l’affichage sauvage, promue par les milieux culturels avant tout, fait un résultat plus qu’honorable avec 45% des voix.

COMPLEMENT DE GUILLAUME BARRY DU 12.03 à  0h27: A Genève, le peuple qui a élu il y a un peu plus d’un an un parlement de droite (et un gouvernement de centre gauche, il est vrai), vote dans un même élan une fois à  droite (non à  la caisse unique à  54,5%) et une fois à  gauche (oui aux établissements médico-sociaux à  59,6%) sur des sujets relevant de domaines connexes et financièrement sensibles et incertains. Et il vote encore une fois à  droite pour interdire l’affichage sauvage (à  55%): illustration des paradoxes (euphémisme) de la démocratie directe que j’évoquais dans ce commentaire.

3 commentaires

  1. 12 mars 2007

    Je salue ta capacité à  te focaliser sur le verre à  moitié plein… Sur la sécu, et pour ce que j’ai compris de la situation, c’est un échec et absolument pas l’émergence d’un système type « Singapour ». Et s’il faut se féliciter de l’absence de clivage linguistique, même si l’amplitude des scores reste très forte, je déplorerai de mon côté l’alémanisation de la Suisse romande. Pour l’affichage, là  aussi, le score « honorable » n’empêche pas la défaite. Mais bon, j’ai peut-être tendance à  regarder tout ça comme un Français !

  2. @Hugues: sur la caisse unique, pour les raisons que j’avais expliquées moi j’ai voté non, je ne vais pas me plaindre. Si, dans les pays où l’occasion de se prononcer sur un objet et non une élection est rare, le risque est que la question soit détournée, l’expérience de la Suisse montre que, là  où l’exercice est routinier, il y davantage dans la réponse que le seul oui ou non: auteurs d’une initiative ou d’un référendum focalisent le débat public, obligent les uns et les autres à  sortir du bois, à  faire des promesses; et le lendemain de la votation est l’occasion de relancer la balle. Pour l’affichage sauvage, les autorités ont évidemment juré leurs grands dieux qu’elles ne veulent pas de mal aux activités culturelles, bien au contraire, annonçant des panneaux dédiés: la force du non n’est pas indifférente.

  3. jd
    13 mars 2007

    @Guillaume S’agit-il vraiment de paradoxes, ou la classification des sujets (caisse unique, affichage sauvage, établissements médico-sociaux) n’est-elle tout simplement pas pertinente, parce qu’elle s’appuie uniquement sur les prises de position des partis ? Le corps électoral n’est-il pas en train de dessiner de nouvelles lignes de partage politiques, plus subtiles ? Par ailleurs les choix électoraux lors de la désignation du Parlement et du gouvernement ne reflètent pas obligatoirement une adhésion complète aux programmes des partis en présence. On peut procéder à  des choix « en désespoir de cause » et affiner ce choix lors des votations sur des objets déterminés. Je ne vois donc pas de « paradoxes de la démocratie directe ».

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