Bush interdit à Genève
Dernière édition: vendredi 11.02 à 14h30
Quand j’ai appris que Bush devait venir Genève, le 12 février, pour présider un banquet de bienfaisance en faveur de l’Etat d’Israël, j’ai immédiatement vu la suite comme un accident au ralenti: l’occasion était trop belle pour tous ceux qui ont honte de leur liberté et de leur prospérité et n’hésitent pas à les dénier à autrui! Ca n’a pas manqué: l’appel à manifester au nom de l’anti-impérialisme et de l’anti-sionisme conjugués, les demandes d’inculpation pour crime contre l’humanité voire simplement (comme si cela existait) violation du droit international public… Et je me disais que l’on pourrait aussi compter sur les autorités fédérales, cantonales et municipales pour donner le coup de pied de l’âne.
Les organisateurs ont préféré renoncer, Bush ne viendra pas. C’est assez pitoyable, ironique même au moment même où l’actualité lui donne raison: c’est désormais de manière massive que dans les sociétés arabes elles-mêmes s’exprime l’aspiration qu’il avait le tort de croire universelle pour la liberté et la démocratie. Et même Obama ou l’Union européenne en viennent enfin à reconnaître, comme il le proclamait, que « 60 ans d’accomodements avec des dictateurs amis au nom de la défense de la stabilité ont échoué ». Le même Bush vient sur le plan intérieur, de dénoncer avec force les trois fléaux que sont l’isolationnisme, le protectionnisme et la préférence nationale (nativism, le refus d’une politique ouverte d’immigration et d’intégration)…
COMPLEMENT DU 11.02 à 14h30: Quand Bush ne vient plus, que reste-t-il? La haine d’Israël! La manif est donc maintenue, contre l’organisation caritative Keren Hayesod fondée en 1920. Un pas de plus dans l’accoutumance de larges milieux (toute la gauche genevoise, en particulier) à la négation du droit d’Israël à l’existence.