Une "taupe" chez Ramadan
Je ne sais pas très bien s’il faut se sentir rassuré (que les services secrets fassent leur travail) ou inquiet (des couacs à répétition) ou encore, sait-on jamais, s’il s’agit d’une subtile opération de communication dissuasive: la Tribune de Genève d’aujourd’hui (fichier PDF) donne la parole à une « taupe » introduite par le joliment nommé Service d’analyse et de prévention au Centre islamique de Genève. Sa mission: communiquer des informations sur Hani Ramadan (le frère tout aussi militant mais moins médiatique, moins habile, de Tariq).
C’est du Le Carré de la bonne époque (qui a d’ailleurs commencé à Berne): recruté à sa sortie de prison, on lui créé une « légende », il ne fait pas cela « que pour de l’argent », ses chefs lui paraissent un peu limités et il finit par être séduit par sa cible… d’où sa confession.
Admirable communiqué officiel de limitation des dommages:
Conformément à la pratique, le Service d’analyse et de prévention (SAP) ne peut ni confirmer ni infirmer le fait que des personnes lui livrent des informations. Dans les cas concrets, nous ne nous prononçons ni positivement ni négativement pour ne pas mettre en danger d’éventuelles sources d’informations. Mais la loi permet au SAP de faire appel à des particuliers pour rechercher des informations.
C’est uniquement sur les fronts de l’extrémisme violent, du terrorisme, de l’espionnage et de la prolifération des armes de destruction massive que le SAP, à savoir le service de renseignements intérieurs, peut recueillir des informations en faisant appel à des informateurs.
Le SAP a donc parfaitement le droit d’inciter des personnes à lui livrer certaines informations (…).
Les informateurs sont dûment informés des limites juridiques liées à leurs activités. A titre d’exemple, il n’est pas admis qu’une personne commette un cambriolage ou une autre infraction pour obtenir des informations.
COMPLEMENT DU 26.02 à 23h55: S’il y a encore des visiteurs de ce blog qui ne lisent pas systématiquement Ludovic Monnerat: il met tout cela utilement en perspective.
C’est toujours moins bien qu’un Top chez Lagerfeld!