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Un Rachidagate?

Bon gré mal gré, l’influence des cultures « protestantes », anglo-saxonne et germanique, semble faire progresser la moralisation de la vie politique française, le souci de transparence et de vérité, qui implique aussi que les médias jouent leur rôle de contre-enquête sans complaisance. Mais est-ce profond, ou juste un effet de mode? Non, ce n’est pas à  l’affaire du divorce des Sarkozy, à  la sidérante médiatisation de Cécilia que je pense, même si indéniablement cela relève du même phénomène. Mais plutôt au dossier que L’Express publie sur Rachida Dati, dont j’ai eu vent par le site du Nouvel Obs.

Des affaires de politiciens dont la biographie affichait indûment des diplômes, il y en a eu dans bien des pays. Il me semble que cela s’est toujours traduit par une démission, la fin d’une carrière. Ici on pourra ergoter sur la question de savoir si le titre acquis ultérieurement ne guérit pas l’informalité; et son invocation était-elle vraiment un élément décisif du dossier? (Mais si ce n’était pas le cas, pourquoi se donner ce mal?). Le « différend » avec HEC sur la validation du diplôme invoqué par la ministre doit pouvoir être documenté et investigué, il est un peu léger de la part de L’Express de simplement le mentionner.

La question ici est double:

  • Sauf réfutation immédiate et convaincante, Rachida Dati devrait présenter sa démission afin de ne pas être un embarras pour Sarkozy et le gouvernement. J’en suis d’autant plus désolé que j’admire et sa personne et son action comme ministre. Cela ne voudrait nullement dire qu’elle est finie (elle peut faire bien d’autres choses, y compris rester dans la sphère politique), simplement ce serait tirer honorablement les conséquences de la situation.
  • Mais ce qui m’intrigue, c’est la manière dont L’Express présente cette question de diplôme en passant, de manière plus littéraire que journalistique, plus biographique que politique: est-ce qu’il continuerait de ne pas être nécessaire de tirer les conséquences de la révélation d’un tel fait? Peut-elle s’accrocher, Sarkozy la maintenir? Peut-être bien au fond que cela n’embarrasse nullement, mais ce ne serait pas bon signe.

COMPLEMENT du 28.10 à  19h10: Pour info, une justification de la procédure d’admission de Rachida Dati à  l’Ecole nationale de la magistrature sur le site du Nouvel Obs.

9 commentaires

  1. Passant
    25 octobre 2007

    HEC est bien connu pour vendre particulièrement cher des formations initiales de seconde zone en un an en conditionnant l’usage de l’intitulé HEC dans le diplôme valorisant à  des conditions juridiquement optimisées (comprendre, indémerdables). Je doute qu’HEC joue bien longtemps au malin à  faire la fine bouche avec les diplômes qu’elle distribue bien généreusement aux étudiants suffisamment fortunés issus de psycho, socio et autres facs d’enseignement de masse, éprouvant brutalement le besoin de gonfler leur CV.

  2. coco
    25 octobre 2007

    ce « diplôme » conditionnait-il son accès à  la profession? non. En bref, ce serait un scandale si elle avait menti sur un prérequis à  ses fonctions passées et présentes. Là  c’est juste un arrangement dont tout le monde se cogne, si ce n’est qu’il reflète les effets pervers de la « diplômite » à  la française.

  3. JR
    25 octobre 2007

    Démissionner ? Etre embarrassé ? Vous êtes bien Suisse, vous alors… Sachez que les politiciens en France ont tous les droits, et que tout élu condamné par la justice s’empresse de se faire réélire là  où il aurait dû se cacher sous terre dans n’importe quel pays démocratique. Le tout avec la bienveillante complicité de la presse la plus complaisante de l’Occident avancé… Alors, un simple mensonge sur un diplôme pour pouvoir devenir magistrat, vous pensez bien qu’il ne se passera rien !

  4. Ulpien
    26 octobre 2007

    Il me semble que le Canard enchaîné avait déjà  relevé des mensonges de ce type sur les bios de toute une série de membres de ce gouvernement, et déjà  au sujet des gouvernements précédents.

    Tout le monde en France a l’air de juger le fait anodin, et à  la vérité il relève davantage du petit travers, certes minable, que de l’affaire d’état.

  5. JaK
    26 octobre 2007

    @coco: « ce « diplôme » conditionnait-il son accès à  la profession? non. »

    Ben si, justement…. elle est rentrée à  l’ENM sur dossier de candidature, donc toutes les pièces de ce dossier peuvent être considérées comme conditionnant l’accès à  la profession de magistrat.

  6. 26 octobre 2007

    Ce « faux diplôme » n’a pas été simplement évoqué ici ou là  dans la bio officielle de la ministre de la justice. Il a été glissé dans son dossier d’intégration à  la magistrature. C’est bien là  le problème : ce dont on parle, c’est qu’un magistrat devenu par la suite ministre aurait été recruté en présentant un faux diplôme. C’est bien plutôt son statut de magistrat que de ministre qui est en cause.

  7. 26 octobre 2007

    Tout a fait d’accord avec JR. Et je tire les memes conclusions que Swissroll mais pour les arguments opposés: se soucier du diplome c’est tres francais (francophone?), la compétence devrait pltuot etre regardée. Sur ce dernier point malheureusement elle semble braquer toutes la parties, tant au sein de ses équipes (cf les démissions) qu’au niveau de la magistrature. Tout ca n’est pas tres bon pour la réforme…

  8. pline
    26 octobre 2007

    Vous n’y êtes pas . Rachida dati n’avait besoin d’aucun diplome, se sont les signature de Marseau Long et de S Weil qui ont fait la différence. Toute sa carrière a été faite sur le pari de la construction d’un carnet d’adresse. nottons qu’un B laporte et devenu du jour au lendemain propriétère de plusieurs casinos alors qu’il n’était qu’un contre maître chez Edf. Le modèle type du gouvernement ne fait aucun doute  » Christophe Roquecour »

  9. 26 octobre 2007

    Il me semble que dans les pays d’égalitarisme méritocratique on a le double mouvement: le pragmatisme qui se fout de l’origine et des titres, n’en fait pas une condition préalable, mais met à  l’épreuve (ce qui n’est pas la même chose que d’y aller au bluff et au piston!) ET l’intransigeance sur la vérité du CV (donc démission dans un cas comme celui-ci). Tant mieux pour elle si cette affaire ne fait pas plus de bruit que cela… Mon erreur d’appréciation est sans doute un hommage à  ce caméléon de Sarkozy, libéral-étatiste et yankee-Club méd!

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