Un portail de blogs indépendants
Nous avions fait connaissance près de la machine à café virtuelle, et nous avions rapidement sympathisé. Des intérêts communs, des approches différentes, des divergences stimulantes: nous prenions plaisir à échanger nos vues, n’hésitant pas à pousser la porte pour solliciter ou donner un avis, et nous nous retrouvions à l’occasion les uns chez les autres pour refaire le monde, partageant généreusement les amis de nos amis.
Aujourd’hui, une quinzaine de blogs indépendants qui se consacrent principalement à l’analyse et au commentaire de l’actualité font un pas de plus: ils proposent à leurs lecteurs, et à l’ensemble de la blogosphère, un portail d’accès commun à leurs billets, à l’enseigne de lieu-commun.org (évidemment ce n’est pas aujourd’hui que cela va briller par la diversité, avec toutes ces annonces identiques…). Mais allez donc lire là -bas la genèse de ce nom et l’esprit de cette entreprise!
Un swissroll est flatté d’avoir été associé par Jules au regroupement dont il a pris l’initiative, et fier d’être partie prenante de ce mouvement d’affirmation des blogs sur la scène politico-médiatique. Et comme une naissance oblige à mettre de l’ordre dans la maison, c’est aussi l’occasion de structurer quelque peu notre blogroll…
COMPLEMENT DE 14H30: Nicolas Versac a réalisé un podcast vidéo promotionnel de 6 minutes — et après l’avoir vu, je regrette moins de n’être pas dedans (merci à Paxa, Hugues et Damien de s’être prêtés au jeu!) et je suis confirmé dans ma préférence pour l’écrit 😉 .
Je vois que vous recommandez la lecture de l’excellent « Wisdom of crowds ». N’avez-vous pas le sentiment qu’il puisse y avoir quelques contradictions entre les conclusions de Surowiecki et une initiative qui, en ses termes, postule que « La démarche de chacun fut individuelle, d’abord. Elle le demeure. ».
Plus exactement, ne ressentez-vous pas, après une fort récente incursion probablement plus périlleuse que vous ne l’imaginiez sur le thème de la liberté, le péril qui peut exister à simplement se croire capable de s’exprimer, c’est à dire, estimer avoir pensé et conclu, même si cette conclusion se termine par la simple livraison d’un paradigme, qui reste une conclusion de par les axes qu’il définit ?
J’imaginais, à titre tout à fait personnel il est vrai, que le fait de se focaliser sur le risque de « dissolution » ne fait guère que refléter d’une part l’hypothèse de l’existence d’une pensée individuelle et d’autre part l’existence d’un constat pendant à percevoir à quel point la pensée individuelle se trouve rapidement mise en échec par l’une ou l’autre des formes collectives de pensée, qu’il s’agisse de cette rationalité supposée des agents économiques, de celle réduite au consensus silencieux que tout un chacun appréhende à sa manière ou de celle qui s’exprime sous la forme de choix collectifs contraints (élections, par exemple).
J’ai toujours trouvé intéressant de constater que les plus anciens systèmes de gestion de sites web collectifs incluaient des mécanismes de notation et d’évaluation réciproque (voir par exemple le quasi-défunt tribunelibre.org), mais que cette idée semble absente des outils plus récents, contraignant le premier lecteur du blog (c’est à dire, son auteur) à se focaliser sans cesse sur sa propre évaluation et, pire encore, sur l’évaluation des critiques adressées à sa réflexion par ses contradicteurs.
Ici sans doute se situe l’immense valeur ajoutée de la proposition « lieu-commun » à laquelle je souhaite bonne chance.
Merci!