A chacun sa passion
Les médias se doivent de refléter l’ensemble des opinions politiques et des convictions religieuses de la société. C’est pourquoi, un Vendredi Saint, le journal de 12h30 de la RSR accordera la même importance à un pélerinage traditionnel dans le canton du Jura qu’à l’ouverture rédemptrice des commerces au Valais, où ce jour n’est pas férié – le dieu des Vaudois en soit loué.[1] La juxtaposition des interviews prête plutôt au sourire.
Dans un reportage, on entendra de braves croyants qui expliquent ce que le pélerinage représente pour eux, et on en sera touché ou agacé. Dans le reportage qui suit, ce sont des braves commerçants qui expliquent qu’ils n’ont pas besoin de faire de publicité dans le canton de Vaud voisin, d’où affluent les chalands. Par contre, c’est à leurs ouailles clients valaisans qu’ils doivent rappeler que le jour de la Passion est jour de consommation (au moins) ordinaire. On respire. Les habitants de ce pays connu pour son attachement aux valeurs traditionnelles ont failli oublier leur particularité qui est un privilège.
Les médias doivent donc couvrir équitablement la diversité de la société. Mais, en chiffres absolus, on peut présumer que l’information sur l’ouverture des commerces aura intéressé davantage d’auditeurs.
Autre information religieuse, aux enjeux peut-être un peu plus conséquents: Ludovic Monnerat relaie cet article de rfi sur le Conseil des ex-Musulmans en Allemagne. A noter le nom qu’ils se donnent « Nous avons abjuré », qui serait une allusion au cri féministe allemandes des années 70 qui disaient: « Nous avons avorté. »[2]
Notes
[1] Comme au Tessin, « voisin » également catholique
[2] En France, c’était bien sûr le manifeste des 343… – cf. article Wiki et aussi cette information iconoclaste sur le rôle aussi essentiel que méconnu qu’un homme y aurait joué.