Retour de Lucerne
Cette année, la Pride qui tournait en dans les capitales des cantons romands depuis 1997 (sauf en 2000 à Berne) s’est faite nationale cette fois, histoire de mieux fêter la victoire du 5 juin (pour rappel, c’est là et là ). Lucerne, « capitale » de la Suisse centrale était le lieu approprié, mais avant tout, c’est parce qu’il y a eu des gens sur place qui avaient envie de se lancer dans l’entreprise.
Cette Pride se devait d’avoir des allures de carte postale,
dans le meilleur sens du terme, à l’image de la ville. Un exemple: les guggenmusiken (fanfares de carnaval), qui ont représenté une alternative bienvenue aux habituelles des love mobiles (il y en avait aussi, par ailleurs de bonne qualité).
Pour donner un coup de publicité, nos amis les intégristes de la Fraternité Saint Pie X avaient décidé de contribuer à la manifestation à travers un happening de leur crû, qui n’était pas été bien méchant, à genoux et en prières (cf. la photo du Sonntagsblick), n’étaient certains textes sur les pancartes (En substance: « L’homosexualité est guérissable. »/ »Pire que le tsunami. ») Ces messieurs, qui ne font donc pas partie de la communion catholique, s’offusquaient en particulier de ce que, dans le cadre de la Pride, une célébration (oecuménique) allait être tenue dans une église catholique de Lucerne, avec l’accord du curé. Ce fut un parfait autogoal. En effet, la rumeur d’une intervention intégriste a fait que l’église s’est remplie d’un tas de priders qui autrement n’y seraient pas venus et qui se sont coltiné très sagement, très dignement, un sermon et des prières, en allemand et en français… Et en fait d’intervention perturbante, cela s’est borné à une brave dame qui est montée dans la chaire, a dit ce qu’elle pensait et ce fut tout. Votre serviteur n’en a rien perçu occupé qu’il était à co-animer la célébration (sauf le bruit fracassant quand elle s’est heurtée contre le portail de l’escalier menant à la chaire, mais c’est seulement après coup qu’on m’a raconté ce qui s’était passé).
Extraits de la prédication (traduction de l’allemand)
Dans le passage du Psaume que nous avons entendu (Ps 57,8-11) , il y a quelqu’un qui exprime sa joie avec force. Tout comme une foule de gens se sont réjouis, lorsque la loi sur le partenariat a été acceptée. Cette satisfaction, qui s’est exprimée avec force pendant le cortège, n’est pas tout. Pour ne pas partir en fumée, la joie s’ouvre, elle se lie à la reconnaissance. De la joie naît la reconnaissance. La reconnaissance doit jaillir du cœur, elle ne doit pas tourner au rituel. Aux cadeaux , il ne faut pas répondre avec des contre-cadeaux, mais en donnant son attention et en s’engageant. Cette responsabilité, c’est la seule manière qui convient pour dire merci…