Un Swissroll RSS

Webmix

Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Fraude aux prestations sociales

C’est l’un de ces sujets qui donne lieu aux identifications politiques les plus caricaturales (et l’un des exemples les plus simples de ce qu’est la « triangulation » typique de la troisième voie): pour la gauche traditionnelle, s’inquiéter du risque de fraude aux prestations sociales est une attitude de droite, une manière camouflée d’attaquer les prestations sociales elles-mêmes en jetant le soupçon sur les bénéficiaires; la gauche traditionnelle tend donc à  minimiser le problème (sa frange la plus paternaliste culpabilisée n’étant pas loin de penser que c’est tant mieux si certains parviennent à  obtenir un peu plus que ce à  quoi ils ont droit). Evidemment cela ne rassure pas le citoyen lambda, même voire surtout de milieu populaire, qui, lui, travaille, paie des impôts et voudrait qu’ils ne tombent pas dans la poche de profiteurs.

Depuis Clinton et Blair, la gauche moderne se rend compte qu’elle est plus crédible en ne niant pas la réalité et en s’y attaquant elle-même. Ce n’est pas faire une concession à  la droite, mais bien au contraire refuser de lui concéder le terrain que de tenir un discours rigoureux et de le mettre en acte (même chose pour la sécurité, le patriotisme ou les finances publiques). C’est aujourd’hui l’un des éléments distinctifs entre la gauche de gouvernement et celle qui ne veut surtout pas y toucher.

J’y repensais à  propos de l’affaire rapportée par la presse d’aujourd’hui: une Britannique de 65 ans a détourné 2,3 mios de £ en 13 ans par une fraude à  grande échelle fondée sur l’usurpation d’identités (comme quoi on n’a pas attendu les cartes de crédit ni l’Internet pour ça!) en vue de réclamer des prestations sociales.

On peut y voir une fraude « de droite », si je puis dire, vu le caractère entrepreneurial de cette activité, et si ça peut décomplexer la gauche traditionnelle et faire mieux accepter aux travailleurs sociaux l’utilité des contrôles. Au demeurant il ne faut pas être naïf: à  côté du crime organisé, il y a bel et bien les cas plus courants de ces incapacités maladie ou invalidité qui courent le marathon ou organisent des classes de danse

3 commentaires

  1. Olivier Fiumelli
    20 avril 2007

    L’exploitation politique des fraudes aux prestations sociales vient uniquement du fait que, la plupart du temps, le moyen d’y remédier, dans l’esprit des gens et de certains politiciens, consiste uniquement à  « fliquer » les bénéficiaires qui seraient tous potentiellement malhonnêtes. Or, on le sait pourtant bien, les contrôles a posteriori sont rarement efficaces, coûtent chers et ne permettent généralement pas d’en tirer les bonnes conclusions. La solution consiste tout simplement à  mettre en place ou renforcer les contrôles a priori, sur les procédures d’attribution des prestations, en identifiant au préalable tous les risques, soit ce qu’on appelle un système de contrôle interne (voir par exemple ici). Et, contrairement à  ce que certains pourraient encore penser, la bonne gestion (puisqu’il ne s’agit que de cela) n’est ni de gauche, ni de droite….

  2. Narshen
    20 avril 2007

    Dans le genre, révélé il n’y pas longtemps, ce « paraplégique » qui fait du karaté…. Honteux…

    Handicapé un jour, karatéka toujours

  3. 21 avril 2007

    Il est signicatif que la fraude a été réalisée sous le couvert d’entreprises et de propriétaires et cela selon l’article parce que ce sont des populations qui subissent moins de controle !

    75 a 80% de la fraude fiscale avérée en France est du fait des entreprises qui sont controlées en moyenne une fois tous les 74 ans. La fraude discale avérée représente plus de 40% du déficit budgétaire de l’état.

    Pour donner un ordre de grandeur le cout total du RMI en France est moins de la moitié de la fraude fiscale avérée des entreprises (le RMI concerne 1 million d’allocataire a peu pres).

    Je n’ai pas de chiffre, mais pour la santé je me demande combien de fraude vient simplement de medecins deja aisés et peu scrupuleux (j’ai vu passer il y a quelques semaines l’annonce du démantelement d’un tel réseau en France).

    Bref, si l »efficacité doit dicter l’action du politique il est simple d’identifier le meilleur rapport gain sur cout …

Les commentaires sont fermés