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Le blairisme expliqué à  la gauche

Il récidive! Lu dans l’avion du retour la Chronique de l’économie de Eric Le Boucher (Le Monde de lundi — et pour une fois pas de « dimanche-lundi »: c’est le 1er mai qui nous vaut cela?).

(S)i les Français ne portent pas leur regard outre-Manche, c’est aussi que Tony Blair dérange. A droite, son succès met en relief les échecs du gouvernement de Jacques Chirac. A gauche, la croissance, la baisse du chômage, la forte hausse du smic sont volontairement cachées pour ne pas voir que la « troisième voie », ça marche.

Le voir obligerait à  admettre que, face à  la mondialisation, la stratégie blairiste de l‘ »adaptation », combattue radicalement en France au profit de la stratégie de la « résistance », est la bonne. Pour la gauche, sous l’emprise intellectuelle de la gauche de la gauche, Blair ne peut pas réussir. Impossible. Interdit. Fermez les yeux!

(…)

(L)a stratégie blairiste offre une solution qui fait la démonstration qu’elle « marche », tandis que la France s’enfonce dans la déprime, collée à  son taux de chômage de 10% depuis 1983!

Cette stratégie du New Labour a deux temps: tout faire pour la croissance; le social viendra ensuite. Contrairement à  ce qu’on entend en France, elle ne conduit pas à  un social « peau de chagrin ». Etre probusiness ne force pas Blair à  être antisocial. C’est le contraire qui est vrai, être probusiness est la condition du social. Et, à  l’examen, la résultante sociale de la stratégie blairiste est importante et bien supérieure à  celle issue de la stratégie française de prétendue « résistance ».

La démonstration est renforcée, dans le même numéro, par un entretien avec deux économistes français établis à  Londres. Mérite la lecture!

3 commentaires

  1. Une autre àƒ©lection forte

    Le succàƒ¨s historique de Tony Blair, ràƒ©àƒ©lu hier par le souverain britannique, est naturellement une victoire pour le Labour et sa politique àƒ©conomique. Mais alors que les anti-atlantiques affirment que le Premier ministre travailliste vient de vivre…

  2. Yo
    4 juin 2005

    Etre probusiness ne force pas Blair à  être antisocial. C’est le contraire qui est vrai, être probusiness est la condition du social.

    Quelle superbe démonstration! J’adore cette expression, « c’est le contraire qui est vrai ». On l’entend souvent; elle ne signifie rien, pourtant ; on se contente d’affirmer dogmatiquement ce qu’il s’agit de démontrer. Peu importent les intentions de l’interlocuteur, ses arguments, ses preuves… il suffit d’affirmer le contraire pour avoir raison ; et il serait idiot de s’en priver, puisque, par un hasard extraordinaire, c’est précisément le contraire qui est vrai. Avec l’aide de cette petite formule magique, on a raison de n’importe qui, contre n’importe quoi : on peut tout dire et son contraire.

    Ramenée à  sa signification première, une telle formule révèle une dangereuse incapacité à  se mettre à  la place de l’autre. Il faudrait la remplacer par une autre, plus simple, directe et franche : « c’est ce que je dis qui est vrai »

    Etre probusiness est la condition du social? C’est le contraire qui est vrai ; être prosocial est la condition du business.

    
    
  3. Yo
    4 juin 2005

    (suite) Au fond, le vrai et le faux, tout le monde s’en tape dans ce genre de discussion ; l’important c’est de décider qui a raison, qui est le plus fort, quels intérêts vont l’emporter…. En politique, les discours ne sont ni vrais ni faux, puisqu’ il n’existe pas de faits indépendants de la position sociale auxquels ils devraient correspondre ; les discours ne décrivent pas le réel, ils cherchent à  le construire pour imposer « la bonne perception » des choses, et justifier des politiques…Le « Blairisme » n’est ni vrai ni faux, il est bon et mauvais, mais pas pour les mêmes personnes. De plus « être social » n’est pas un critère politique qui puisse déterminer la valeur « éthique » d’une politique, Hitler l’était.

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