Blair et les services publics
Acheté Le Monde à l’aéroport de Rome. Il faut le recul d’Eric Le Boucher dans sa Chronique de l’économie pour à la fois distinguer l’essentiel de l’accessoire (un tableau qui n’est pas en ligne illustre l’évolution des dépenses, entre 1991 et 2003: +69% pour les transports, +99% pour l’éducation et +140% pour la santé), mais surtout oser une défense et illustration du blairisme aussi exempte de la moindre réserve!
En 1998, le gouvernement planifie une stratégie de moyen terme (tiens, tiens ! un plan…) et met en route parallèlement toute une mécanique d’ajustements et de contrôles. Comme toujours chez nos voisins lorsqu’ils sont confrontés à une adversité, le pragmatisme épouse l’intelligence. Tony Blair installe une série d’agences nouvelles où les meilleurs esprits (publics et privés) sont chargés de trouver des solutions aux problèmes et d’évaluer ce qui se décide.
Les budgets partent à la hausse : + 7,25 % par an pour la santé, + 5,75 % pour l’éducation, les deux priorités des priorités. En deux mandats, le résultat est spectaculaire. Tony Blair aura fait pour les services publics plus qu’aucun autre gouvernement des pays développés.
Mais le premier ministre conditionne la dépense à la réforme. « Il faut reconfigurer l’Etat social de 1945 pour mettre fin définitivement à l’ère de « la même taille pour tous » et mettre en place des services modernes qui conservent les valeurs d’égalité d’accès et d’opportunité pour tous, mais qui fondent le service sur l’utilisateur, lui offre une personnalisation et un choix. Il s’agit d’une dynamique entièrement différente » (discours du 23 juin 2004).
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On ne rebâtit pas un service public en huit ans. D’énormes progrès restent à faire. Mais on peut déjà dire que Tony Blair porte haut le drapeau d’une défense intelligente des services publics.