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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

JJSS

En transe par la découverte, par une pub dans Le Monde d’aujourd’hui, de la publication d’une biographie de Jean-Jacques Servan-Schreiber (Celui qui voulait tout changer, par Jean Bothorel) que je vais m’empresser d’ajouter à  un bon mètre de rayonnage d’ouvrages de lui (je crois sans forfanterie avoir l’intégrale) ou sur et autour des forts bien nommées « années JJSS », je trompe mon impatience par quelques recherches sur le Net. Et je regarde via Technorati si des blogs ont déjà  parlé de « jjss » — pour découvrir que pour le moment cela renvoie aux Jeunesses socialistes espagnoles!

Par mal pour celui qui, successivement, se mit à  disposition de Maurice Thorez pour rejoindre le PCF après la guerre (il déclina prudemment, comme plus tard Che Guevara à  qui l’inénarrable Jean Ziegler offrait dans un palace genevois de rejoindre la guerilla), fut le collaborateur de Pierre Mendès France au pouvoir, l’un des stratèges de la gauche face au gaullisme, l’artisan trop tôt venu d’une gauche réformatrice, écologiste et libérale, brièvement ministre de Chirac, fondateur de l’UDF pour Giscard, un acteur visionnaire de la révolution informatique, enfin (c’est l’un des passages que je connais le moins, je me réjouis de lire Bothorel là -dessus), l’un de ces « visiteurs du soir » qui en 1983 auraient tenté de convaincre Mitterrand de choisir la voie de l’autarcie contre celle de l’Europe et de l’ouverture, ce qui est contraire à  tout ce pour quoi il avait combattu jusqu’alors — ou était-ce un signe précurseur de la maladie d’Alzheimer qui l’a éloigné de la vie publique et empêché de terminer ses Mémoires?

5 commentaires

  1. ledoux
    26 mars 2005

    Bonjour. Enfin un commentaire sur JJSS ! Je commençais à  désespérer et suis tout autant désespéré que vous de ne voir que peu d’échos sur ce livre tant sur le net que dans la presse – en dehors de L’Express. Même Le Monde n’ a pas daigné, sauf erreur, consacrer une ligne à  celui qui fut un de ses plus brillants collaborateurs entre 1948 et 1951, il est vrai sous le grand Beuve-Méry et à  24 ans!! Il y a des photos épinglées de Jean-Jacques chez moi : je l’ai en quelque sorte accompagné du temps de la rénovation du parti radical puis sous ses errances. Il était visionnaire,le plus intelligent sans aucun doute, brillant, charismatique, mais il s’est grillé les ailes dans un monde pour lequel il n’ était pas destiné : patron influent de presse, homme de l’ ombre, conseiller, aiguillon, auteur visionnaire, éternel poil à  gratter : il n’ aurait jamais du sortir de ces rôles. Il faut se souvenir de cet homme qui s’est ruiné à  faire de la politique, alors que tant de ses semblables y ont fait fortune, les procès sont légion: rien que pour celà , il faudrait ériger une statue à  la gloire de JJSS – tout comme à  Mendès d’ ailleurs. J’ai connu sa Cour: Brigitte Gros, Madame Emile, Sabine… J’ai naturellement déjà  dévoré ce gros bouquin qui est une biographie et non une hagiographie : bravo. Une question: c’est quoi cette histoire de mise à  disposition de Thorez ? Intéressant si c’était exact, car l’ homme était tellemnt anticommuniste!

    Amicalement,

  2. Plaisir partagé de rencontrer un autre passionné, j’ai l’impression que c’est son statut d’enterré vivant qui fait qu’on ne lui rend pas l’hommage qu’il mérite, alors qu’il a eu raison sur tout et avec 25 ans d’avance…

    Pour ma part, depuis Genève (ou Françoise Giroud n’est pas née: c’était en réalité Lausanne!) je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de m’en approcher (et j’étais trop jeune). J’avais quand même fait des descentes à  L’Express (j’avais ramené l’affiche de la couverture avec Ben Bradlee au moment du Watergate), au parti radical place Valois (butin: l’affiche de JJSS à  Nancy, que je dois avoir conservée).

    Je soupçonne l’épisode Thorez d’être l’une de ces affabulations à  laquelle cédait parfois notre héros (mais je l’avais cité, pour le plaisir de l’analogie avec Jean Ziegler à  qui, selon ses dires, Che Guevara a enjoint de militer « dans le cerveau du monstre » et c’est à  peu près ce que Thorez disait aussi, dans un travail universitaire que j’avais commis: JJSS ou la gauche libérale)… Je n’ai pas les bouquins ici de sorte que je ne peux vous dire où c’était: le Vajou, le Planète, voire un recueil de portraits d’entrepreneurs par Roger Priouret qui contient un très intéressant chapitre sur JJ que Bothorel n’a pas l’air de citer.

    Que devient Brigitte Gros? J’ai encore plus d’admiration pour elle après ce que je viens de lire sur sa Résistance. Mais je suis un inconditionnel de toute la famille (branche Emile, évidemment! 😉 )

  3. ledoux
    26 mars 2005

    Alors je vous souhaite une bonne lecture. Brigitte Gros est malheureusement décédée en 1985 d’ une longue maladie suivant l’expression consacrée. Il y avait une ressemblance physique frappante entre elle et son frère. Elle était davantage sur terre dirons-nous et une excellente politique – à  la différence de Jean-Jacques. Je crois que l’ on écrivait d’ elle qu’elle était le « seul homme politique de la famille »: c’est tout dire…Curieux que Bothorel ne se soit apparamment pas servi du « Servan-Schreiber, pourquoi faire? » de Raymond Barillon, journaliste au Monde – véritable pamphlet certes, mais qui éclairait bien à  l’époque (en 71) l’échec annoncé d’une stratégie: nous étions tous aveuglés… Comme Beuve, Mauriac, Camus…le fascinant personnage séduisait hommes et femmes. Très sincèrement, Sabine est une sainte femme…

  4. Le Temps de Genève a publié le 14.3. un compte-rendu empathique du bouquin de Bothorel sous la plume de son correspondant à  Paris, Antoine Bosshard (article No 19, accès payant) — un ancien du Journal de Genève qui est de la génération marquée par JJSS.

  5. 21 avril 2005

    Bonjour à  tous les deux, je viens de finir la bio de JJSS sur wikipedia et je tombe sur votre échange. Il y a quand meme eu un bon article sur le livre de bothorel dans libération. peut etre que JF Kahn dans mariannes en a parlé aussi… pour un ancien de l’express ! Personnelement je suis content que jean bothorel ait cité mon mémoire dans sa bibliographie. son livre est super. meme si j’aurais aimé qu’il developpe plus sur les reseaux de JJSS, ces hommes qu’il attire à  lui et dont il arrive a tirer le meilleur pour construire des syntheses geniales. il faut relire aujourd’hui le premier chapitre du manifeste radical ! çà  ne vaut peut etre pas 1984 d’orwell mais c’est genial quand meme. une vraie vision 30 ans avant que çà  n’arrive. Sabine a fait dédicacé JJSS sur le livre de bothorel. je suis content j’ai une trace. sacré bonhomme… par contre l’argent et les femmes ouh lala…

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