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Sierre: la mystérieuse affaire du mur perpendiculaire au trafic

C’est sur la conception du car que les enquêteurs s’interrogent!

Photo Keystone/Le MatinPhoto Le MatinRegardez ces deux photos. Pouvez-vous sérieusement soutenir que la présence d’un mur en béton à  angle droit face au sens du trafic n’est pour rien dans la gravité inouïe de l’accident survenu au car transportant des écoliers belges (28 morts, 24 blessés)?

C’est pourtant, apparemment, le message benoît émanant des autorités et des médias suisses. Moi je n’espère qu’une chose: que le concepteur du tunnel, les responsables de sa construction, sont déjà  morts de mort naturelle car je n’aimerais pas être à  leur place.

C’est une chose de dire que ce tunnel est conforme aux règles de l’art, a reçu toutes les autorisations nécessaires, etc (et bien sûr le car n’était pas censé se déporter sur la droite). Mais qu’un accident de ce genre ne soit jamais survenu avant (ou, si cela a été le cas, avec « seulement » un à  quatre morts et n’a pas incité à  revoir ce design) ne doit pas empêcher de constater, aujourd’hui, que c’était une monstrueuse maladresse: si une excroissance de la paroi du tunnel est nécessaire, il paraît désormais manifeste qu’elle doit être conçue en courbe face au trafic, et que si un angle droit s’impose cela doit être exclusivement face à  l’arrière des véhicules circulant.

Un problème analogue, en moins tragique, existe couramment pour les passages piétons sur les routes à  plusieurs voies, avec un îlot central entre les deux sens de circulation, qui sont souvent décalés vers la droite ou la gauche. Ce design, qu’on appelle « pélican » en Grande-Bretagne, était originellement conçu pour que le piéton soit conduit à  faire face au trafic avant d’affronter la deuxième partie de sa traversée — mais souvent cette caractéristique n’est pas respectée.

Et je trouve passablement hypocrite que les enquêteurs de l’accident de Sierre se penchent maintenant doctement sur la conception du car pour comprendre ce qui a pu se passer!

Un commentaire

  1. Olivier Brutsch
    28 mars 2012

    1 : Il y avait une glissière de sécurité au bord du trottoir avant ce mur qui protège une sortie de secours (zone verte). D’autres images montrent les chevilles plantées dans le sol auxquelles était fixée cette glissière. Celle-ci a probablement été encastrée dans le châssis du car et a donc dû être enlevée avec celui-ci.

    2 : Si le mur avait un autre angle, le car aurait ricoché et aurait été renvoyé endommagé sur les voies de circulation, dans le trafic. Il serait alors devenu un obstacle pour les véhicules suivants.

    Une glissière est suffisante pour retenir une voiture, mais pas un véhicule plus massif et plus haut. Les tunnels anciens n’ont aucune voie de secours (contournement de Genève, tronçon du Lavaux et de la Riviera). Les plus récents (autoroute de la Broye, de Neuchâtel) en ont, mais je les trouve plutôt courts. Il faut ralentir déjà  sur la voie de circulation pour pouvoir s’y arrêter.

    Ces voies de secours devraient être plus longues et équipées de caissons amortisseurs permettant de stopper un car ou un camion sans trop de dégâts et sans le renvoyer dans le trafic.

    Le problème est, je pense, surtout financier.

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