Michael Jackson, néolibéralisme, starophobie, mépris et autres horreurs médiatiques
»Un article de « Léon » de Cent Papiers sur Michael Jackson cité ici dans le blog très utile (malheureusement) de Piques et Répliques m’a inspiré les commentaires suivants que je me permets de reprendre ici après quelques adaptations. » L’article de Cent Papiers se termine par une pique inutile contre le néoliibéralisme. Toujours cette pensée dualiste qu’on adore détester le dualisme de la pensée ennemie (comme l’axe du mal). Par ailleurs, dans sa précipitation à traquer le mal évoqué ci-dessus, l’auteur oublie que le phénomène de starisation est vieux comme le monde.
A part ça, le titre de son article “Les idiots et le génie de MJ » est pénible: toujours ce besoin de se définir par rapport à la masse ignorante qui fait les stars tout en se réclamant d’une idéologie censée défendre les petits et les faibles (même d’esprit).C’est exactement l’attitude qui pousse les gens dans les bras de des partis populistes qui leur donnent l’idée (peut-être fausse) de les comprendre et les respecter.
Cent Papiers oublie qu’une star ne s’appartient pas, qu’elle appartient à ceux qui la font star – et c’est la masse. C’est ce qui fait que bien des stars supportent difficilement cette aliénation, cette dépossession d’elles-mêmes (cf. Marilyn, Agnetha du groupe Abba, Dalida, Sheila, Donna Summer…). Indépendamment de leurs qualités artistiques intrinsèques, les stars doivent être abordées sans jugement de valeur comme des « objets » à haute valeur signifiante ajoutée constitutifs de la culture populaire. Elles s’inscrivent en effet dans un patrimoine quasi religieux vu l’effet de communion voire de transes qu’elles occasionnent. C’est le b-a-ba d’une sociologie à laquelle les ANL1° (antinéolibéraux primaires) devraient pourtant être rompus…
Ce n’est pas dénué de pertinence que de s’intéresser aux qualités musicales de MJ, loin s’en faut, mais cela se passe à un tout autre niveau que l’étude du phénomène de starisation, et ne nécessite aucunement le mépris exprimé dans le titre.
Enfin, puisque Pique et Répliques traque les sottises des médias: j’ai relevé une horreur (il n’y pas d’autres mots) proférée, si je me souviens bien, dans le journal Forums de 18h de la RSR. On y a parlé de la demeure de MJ comme du “lieu de tous les scandales”. Cela ne pouvait se rapporter qu’aux accusations de pédophilie dont MJ a été lavé. De plus, il y a quelques jours, l’enfant qui avait accusé MJ a avoué avoir menti pour obéir à son père qui voulait en tirer de l’argent. Cette nouvelle faisait l’objet d’un minuscule entrefilet dans le journal que je tenais en main. Donc il n’y a pas eu de scandale, sinon celui des fausses accusations. Si, dans les médias du monde civilisé, un accusé doit être mis au bénéfice de la présomption d’innocence, que dire de celui qui a été blanchi (sans jeu de mots)?