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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Ces enquêtes qui nourrissent le soupçon qu’elles sont censées dissiper

Le rapport de Lord Stevens parviendra-t-il à  convaincre de leur erreur ceux qui veulent que Diana ait été assassinée sur ordre de la famille royale parce qu’elle était enceinte de Dodi Fayed? C’est peu vraisemblable, même s’il donne tous les éléments de réponse dans un rapport de 832 pages qui a coûté 3,69 millions de livres sterling (8,8 millions de francs suisses, 5,5 millions d’euro).

Ironiquement, le jour même où la presse de qualité de britannique consacre des pages entières à  démystifier patiemment chacun des points de la « théorie du complot », elle en entretient complaisamment une autre qui fait aussi l’objet d’une enquête à  grand spectacle, en rendant compte de l’audition de Tony Blair (ou, encore mieux, en insinuant que c’est sciemment qu’elle a lieu ce jour-là  dans l’espoir qu’elle passerait inaperçue): celle de la corruption des partis politiques qui se vendent aux riches en leur offrant des sièges à  la Chambre des lords[1].

Dans les deux cas, l’enquête est ouverte non parce que des éléments tangibles l’exigent, mais parce que ne pas l’ouvrir ne ferait que renforcer les suspicions. Le résultat est-il atteint? Les dianolâtres ne vont pas pour autant délaisser leur culte, les contempteurs de la démocratie moderne et du pouvoir ne vont pas s’y résigner, pas davantage que ne va disparaître la légende que Bush et Blair ont « menti », c’est-à -dire inventé de toutes pièces des raisons d’intervenir en Irak…

Notes

[1] Alors que la pratique de nommer à  la Chambre des lords, à  titre honorifique, les bienfaiteurs des partis est une tradition britannique bien établie, et qu’il s’agit de dons fait par des individus sur leur fortune personnelle au parti dont ils sont proches, pas de détournements de fonds dans des marchés publics… Mais les perceptions changent et le moralisme ambiant pourrait bien conduire à  limiter à  l’avenir les montants de ces dons, voire à  faire payer plutôt les contribuables (ce qui, sous un louable prétexte, créé bien d’autres abus).