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Arme nucléaire: Rocard répond à  Chirac

Je l’avoue d’emblée: tout ce que dit ou fait Chirac suscite en moi un réflexe de dérision. Des blogueurs moins désinvoltes ont cependant fait au discours sur la stratégie nucléaire de la France l’hommage de billets: Emmanuel Ceteris Paribus ici et là , Ludovic Monnerat, Norman Geras ici et là 

Et Michel Rocard s’est fendu dans Le Monde de vendredi d’une longue et intéressante tribune. Comme toujours avec lui, une ou deux choses m’ont surpris:

  • Cette critique de la doctrine nucléaire de John Kennedy, qui aurait au fond livré l’Europe occidentale aux armées conventionnelles du Pacte de Varsovie si la France (de Gaulle) n’avait sauvé la situation en étant, elle, prête à  frapper. Vraiment?
  • Cette croyance touchante que la fin de la guerre froide aurait pu permettre non seulement une réduction massive des arsenaux nucléaires mais une véritable disparition de ces armes. D’abord, l’accent mis sur la guerre froide oublie que, tant pour Israël que pour l’Inde ou le Pakistan, même la dissuasion nucléaire classique a d’autres enjeux. Mais surtout, dans la pratique, on peut à  la rigueur y croire pour l’éradication d’un virus par l’OMS (et encore), mais désinventer la Bombe…

Cela n’enlève rien à  la pertinence de la critique de Rocard à  ce qui me paraît l’absurdité centrale de la doctrine Chirac: viser des Etats alors que la menace, y compris nucléaire inéluctablement, est désormais privatisée, hors-sol. Dans un monde globalisé, « Socialisme ou barbarie » se dit aujourd’hui « La liberté ou la mort », et les avant-postes sont en Israël, en Irak ou en Iran.