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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Quel Etat européen pour succéder à  l’Eurozone? Rêvons un peu…

L’Europe des régions peut réussir là  où l’assemblage UE – Eurozone échoue

Au point où on en est de la triple crise (crise financière, crise de la dette publique européenne et de l’euro, crise économique), les fantasmes les plus fous paraissent possibles. Le départ de certains pays de la zone euro, la Françallemagne ou le meltdown complet ne sont soudain plus invraisemblables.

En même temps on doit bien se rendre compte que le duovirat Merkozy, le diktat des deux plus importants Etats de l’UE, même édulcoré au travers du Groupe de Francfort, n’est tenable que de manière passagère, en période de crise. S’il faut revoir radicalement la construction européenne pour éviter qu’elle s’écroule, alors il faut aller jusqu’au bout: dépasser, dissoudre les Etats-nations qui ont fait la perte de l’Union européenne pour réussir, au travers d’Etats régionaux qui assumeront toutes les compétences non déléguées à  l’Union, les Etats-Unis d’Europe prophétisés par Victor Hugo et conceptualisés notamment par Denis de Rougemont.

Si un noyau dur doit se constituer autour de la France et de l’Allemagne avec certainement le Benelux (l’expression existe-t-elle encore?), sans doute l’Autriche et quelques autres (et même après tout l’Italie et la péninsule ibérique), il me semble essentiel de supprimer un niveau intermédiaire de bureaucratie, de revoir les équilibres (résolvant au passage des problèmes tel que celui de la Belgique) et d’éviter de retrouver les conflits d’orgueils nationaux: Merkel et Sarkozy en sont-ils capables, telle est la vraie question. Personnellement je pense que oui, ils sont tous les deux modernes et pragmatiques.

Je verrais bien une période transitoire après la mise en place du nouvel Etat par adoption d’une Constitution en référendum, à  la majorité de l’électorat européen – constitué par les populations des Etats dont les autorités nationales auront pris l’ultime décision: participer au vote et s’effacer en cas de « oui ». La Constitution européenne devrait prévoir trois ans pour conduire, dans les régions et à  partir d’un schéma initial que n’importe quel technocrate peut produire en 24 heures mais qui n’a aucune légitimité, un processus itératif au terme duquel, par des référendums locaux, le nombre et les contours de ces nouvelles entités seront déterminés. En particulier, l’essentiel des frontières actuelles doivent être effacées par des régions transfrontalières.

Au demeurant, la Constitution devra garantir que l’Europe post-1989 et post-2008 n’entend pas tourner le dos à  l’économie de marché et au libre échange qui sont liés à  la démocratie, à  la protection sociale, à  la prospérité et à  la paix: non seulement avec le second cercle des pays européens voisins, mais aussi avec le reste du monde.