La Turquie dans l’UE
On veut souvent nous faire croire que la place plus récemment pris par la religion musulmane oblitère les racines profondément européennes de la Turquie (remontant à l’Antiquité grecque), ou qu’il convient de distinguer la « Turquie d’Europe » avec Instanboul de la Turquie anatolienne.
Extrait d’une des dernières chroniques de Matthew Parris dans The Times:
I loved Syria – magical, different – but the place and its people seemed mysterious. Crossing into Turkey (all of us felt this) seemed somehow like coming home. There were road signs; traffic lights that drivers obeyed; you could read the writing; places and faces seemed open to us; women walked alone, bare-headed; shops and houses looked quietly middle class. From the train (small green fields, neat stations, stationmasters with caps and whistles) it could honestly have been Hungary. The Spain where my family arrived in 1974 felt more Third World.
Before writing off Turkey’s chances of joining the EU, people struck by what is alien about the country should take stock of what is familiar. Try arriving from the other side. Coming in from Asia, Istanbul feels like Liverpool with mosques.
Si j’ose dire que j’ai été un tout petit peu déçu par Istanbul que je n’aie vue que le temps d’un week-end il y a maintenant une douzaine d’années, c’est bien pour cette raison: je ne l’ai pas trouvée assez asiatique, orientale — dépaysante, quoi! à mon goût. Les mosquées, par exemple ne s’imposaient pas à ma vue.
Certes nos marchands d’électroménager ne nous invitent pas (toujours) à venir prendre le thé. C’est plutôt nous qui, curieusement, invitons à prendre un café à notre domicile les gens qui veulent nous vendre des services et des biens dont nous n’avons pas forcément (assurances, fonds de placement, couvertures chauffantes…).
La Turquie a des dirigeants, clientélistes à souhait mais démocratiquement élus, et la gauche est divisée, comme il se doit. Mais dans le sud de l’Europe, la démocratie a permis que des électeurs élisent en toute connaissance de cause un mufle doublé d’un bouffon (et c’est méchant pour les bouffons et les machos ordinaires). La Turquie a eu une femme (qui plus est de droite) pour premier ministre. Cherchez l’erreur.
L’article semble ici poser un faux probleme. L’idée n’est pas de critiquer la Turquie sur son niveau de développement, mais de considérer sa situation et son poids géographique. Si l’on met cela de coté, autant se demander si les Etats Unis ou le Canada devraient faire partit de l’Europe.