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Après la médicalisation de la mort naturelle, celle du suicide?

Quelques mots encore à  la suite de la mort de Chantal Sébire. Le Monde, entre autres, persiste à  y voir un débat sur « l’euthanasie », même s’il a la lucidité tardive d’ajouter « la fin de vie », qui me paraît infiniment plus juste. Comme la suite semble l’avoir montré, Chantal Sébire ne présentait pas d’incapacité à  mettre fin elle-même à  ses jours ce qui devrait exclure que l’on parle d’euthanasie, au sens du verbe transitif, de la définition usuelle: « Fait de donner délibérément la mort à  un malade (généralement incurable ou qui souffre atrocement) ».

Mais l’euphémisme hypocrite[1] est bien plus confortable, comme on le voit avec cet écho dans Le Monde de vendredi (que je ne trouve pas sur le site):

Le romancier flamand Hugo Claus euthanasié
L’écrivain belge Hugo Claus, né le 5 avril 1929 à  Bruges, a choisi de mourir par euthanasie, mercredi 19 mars, alors qu’il était au premier stade de la maladie d’Alzheimer. (…) « Il a déterminé le moment de sa mort » à  l’hôpital Middleheim d’Anvers, a précisé sa maison d’édition, De Beizigue Bij, « au nom de sa famille ».

Par quoi il faut comprendre qu’il a s’y faire hospitaliser pour l’occasion afin qu’un médecin lui administre une solution létale, en conformité avec la législation belge.

Je suis bien conscient d’un autre aspect du débat, bien mis en évidence dans le pacte mutuel qu’évoque Laurent (ou l’évocation elliptique par Françoise Giroud, dans Leçons particulières, de l’aide qu’elle a fournie à  son compagnon au moment de mourir): il paraît plus facile de demander la mort que de se l’infliger. Comme le formule Eolas à  propos de Chantal Sébire: « elle a exprimé le souhait que la médecine hâte sa fin ».

C’est mon côté « deuxième gauche » illichien: ça ne me plaît pas que l’on s’en remette au pouvoir médical et à  l’Etat pour ce qui relève d’abord de l’exercice d’une liberté personnelle.

A lire aussi sur ce blog: D’Hannelore Kohl à  Chantal Sébire

Notes

[1] Et le débat sociétal français en est particulièrement friand, avec la « parité » qui n’est pas paritaire ou le PACS, destiné à  fournir un statut aux couples de même sexe mais qui se garde bien de les mentionner et les maintient dans l’inégalité par rapport aux couples hétéros mariés.

Un commentaire

  1. all
    22 mars 2008

    Voir dans le premier stade de la maladie d’Alzheimer une fin de vie à  pallier est absolument malsain. Si dans ce cas on a l’aplomb de se considérer soi-même dans un état de décrépitude, de déchéance et de souffrance telle qu’on souhaite se suicider il faut avoir le courage et la lucidité de le faire soi-même.

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