Archaïsme et modernité: polygamie et pouvoir dans la société française
Après François Mitterrand, Paul Bocuse! Il le raconte de manière candide dans le Daily Telegraph de ce matin d’hier, et précédemment dans L’Express, pour la promotion du livre Le feu sacré. Mais on pourrait en citer bien d’autres, notamment Jean-Jacques Servan-Schreiber sur qui veillent en ce moment sa première et sa dernière femme, Madeleine Chapsal et Sabine, la mère de ses enfants (cf. l’excellente biographie de Jean Bothorel)…
Au moment des révélations sur la deuxième famille présidentielle, j’étais assez de l’avis de Françoise Gaspard: « Le divorce, ça existe! ». Mais manifestement la question est plus complexe, plus courante aussi peut-être que je le pensais (et il faut déjà bien distinguer la véritable polygamie clanique de la simple monogamie sérielle ou de la promiscuité compulsive à la Georges Simenon ou Pascal Jardin). Est-ce d’ailleurs un phénomène permanent ou ponctuel, de la génération de ces trois personnages, lié à une combinaison de la guerre (comme Bocuse le suggère) et des Trente Glorieuses? Ca ferait un joli sujet de recherche d’ethno-sociologie politique — peut-être pas limité à la société française, d’ailleurs.
Eh non, ça arrive aussi dans le Canton de Vaud. Le faire-part du décès de Jacques Martin, ancien Conseiller d’Etat et Conseiller aux Etats radical, très « ancré » dans son terroire des Alpes vaudoises, mentionnait à la fois « sa compagne » et « sa femme ». Mais, sauf omission de ma part, aucun média n’en a parlé!