Un Swissroll

Occasion d’apprendre que François a fait des pissotières et douches pour les SDF du Vatican (peut-être aussi important que le lavement des pieds de détenus lors de la messe du Jeudi Saint de cette année).

Occasion aussi de savourer le langage cru du Curé des Loubards quand il évoque la virilité du pape. Propos de meilleur aloi que ceux exprimés par des politiciens qui certes craignent la disparition de la testostérone en Suisse et aiment aussi à se donner des airs de canaille, mais dont la motivation n’est pas le souci des plus faibles.

http://www.franceinfo.fr/actu/europe/article/guy-gilbert-le-cure-des-loubards-va-feter-ses-80-ans-au-vatican-avec-le-pape-725357

Ce point de vue a aussi été défendu à propos des colonies britanniques en Afrique et aux Indes. Le cas de la Jamaïque est aussi troublant. Toutefois, sachant que l'homophobie relève aussi de la valeur attribuée aux genres masculin et féminin (avec l'horreur qu'un mâle puisse se dégrader en jouant un rôle considéré comme féminin dans l'acte sexuel lorsqu'il est "passif"), l'affaire est loin d'être entendue et l'Occident, en essayant de dépasser ce paradigme, ne mérite pas d'être le seul à qui il faudrait jeter la pierre (ce que ne fait d'ailleurs pas Ludovic Zahed).

Dans le Top 3 des pancartes les plus provoc selon le Matin Dimanche, le slogan de C+H < www.cplush.ch >  :

"Chrétien et homo ? Nous sommes les deux !
derrière
2° "Les tapettes aiment la raclette".
1° "Priez pour nous, on baise pour vous "

La Madone bénit les motards avec leurs machines. Les très hauts représentants terrestres de cette Mère de la compassion ne pensent pas qu'une bénédiction céleste s'applique à l'amour et l'engagement de deux êtres humains dès lors qu'ils sont du même sexe.

En guise de message pascal, le président du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse a interprété sur une vidéo cette oeuvre surprenante et touchante du peintre finlandais Hugo Simberg:
https://vimeo.com/123064246#embed

L’Eglise naissante a assez vite fait l’impasse sur le rôle des femmes autour de Jésus, qui les traitait à égalité et se laissait approcher avec une liberté qui embarrassait ou scandalisait. Le fait qu’elles aient été les premiers témoins de la résurrection est aussi une manière de valider cette intimité.

Ce tableau repéré par le professeur Olivier Bauer peut prêter à sourire du contraste salutaire entre la bondieuserie et le terre à terre. Il peut aussi susciter l’embarras en évoquant l’oubli et l’occultation de la moitié de l’humanité dans les meilleurs moments de piété.

Heureusement, celui que ses disciples retrouveront relevé après une mise à l’écart qu’on croyait définitive n’est pas étranger à cette scène dont il est SOLIDAIRE. Non parce qu’il a a été protagoniste du repas qui a précédé mais parce qu’il a dit qu’il était venu pour servir et non être servi (voir aussi l’histoire des pieds lavés).