L’émotion du 14 juillet
De retour de vacances normandes (qu’on pourra qualifier de randonnée gastronomique, si on passe sur cet oxymore). Le 14 juillet, consigné pour cause d’intolérance à la chaleur, j’ai allumé la télé par hasard quelques minutes avant 13h, sans savoir qu’il y aurait les 2 minutes de silence en hommage aux victimes des attentats du 7 juillet. Comme beaucoup j’imagine, je me suis trouvé remué aux entrailles par la dignité des gens, par la sobriété extrême de ce qui était montré. N’était-on pas en train de toucher du doigt un ressort secret de notre civilisation, qu’on ne devrait normalement pas voir? Mais, les attentats des temps modernes étant perpétrés dans la perspective d’un traitement médiatique, cette réponse, qui, dans son mutisme, clamait qu’elle s’interdisait la haine et tout autre débordement, a tout dit.
Ce qui n’empêche pas que notre civilisation aura aussi besoin de ses esprits bien à elle, qui l’honorent en ne respectant rien, en s’autorisant à prendre de la distance, pour ne pas rester fasciné par cette horreur particulière. On aura aussi besoin de calvinistes pour rappeler que le mal relève d’un saut qualitatif et non pas quantitatif. A suivre.