Eylon Levy, porte-parole indépendant pour Israël en guerre
Le front de la communication, non moins important que les opérations militaires
De Pierre Salinger, porte-parole du président John F. Kennedy, à Alastair Campbell, directeur de la communication de Tony Blair, j’ai toujours été fasciné par le rôle des porte-paroles politiques. Sont-ils de simples exécutants ou des conseillers, et quelle est leur marge de manoeuvre? La question est encore plus flagrante en cas de guerre. J’ai été un admirateur de James Shea, porte-parole de l’Otan durant l’intervention internationale contre la Serbie lors de la guerre du Kosovo en 1999. Après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 qui a pris Israël par surprise, Eylon Levy, devenu porte-parole de langue anglaise pour le gouvernement israélien, a donné une nouvelle dimension à cette fonction sur le front, non moins important que les opérations militaires, de la bataille de la communication. Dans le champ purement civil, UN Watch et son directeur Hillel Neuer en sont également une illustration.
Dans une grande interview donnée au Times of Israël, Levy raconte son métier et explique qu’après avoir été suspendu sans explication (pour avoir apparemment froissé le Foreign Office britannique en contredisant une déclaration de David Cameron factuellement incorrecte sur l’acheminement de l’aide humanitaire à la population de Gaza), il a donné sa démission et entend continuer son action comme indépendant. Un pari nécessaire et courageux tant la cause d’Israël le mérite et en a besoin. Qui n’est pas sans rappeler une autre initiative originale: la création par des anciens combattants américains de l’intervention en Irak de 2003 d’une organisation humanitaire méprisée par ses homologues traditionnelles parce qu’elle vise à apporter le complément civil dont une opération militaire a besoin mais qu’elle n’est pas à même de donner: Spirit of America.