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Irak: et si c’était l’inverse?

Comme je n’ai pas vraiment le loisir d’approfondir en ce moment, je perçois seulement l’écume de la curée anti-Bush suivant l’annonce de la nouvelle étape stratégique ouverte en Irak (et comme le montre ce dossier PDF, signalé par Ludovic Monnerat qui est par ailleurs la référence à  suivre, il s’agit de bien autre chose qu’une augmentation du nombre de militaires). Et je me demande:

  • Si Bush avait annoncé le retrait des troupes américaines, vous croyez qu’il aurait été félicité, que tout le monde aurait été content? Ou que ce que l’on entend aujourd’hui ne serait rien à  l’égard du mépris qu’il susciterait? Quant à  l’effet sur la situation en Irak, en Iran… Ah mais j’oubliais: bien sûr ça apporterait la paix entre Israël et les Palestiniens.
  • C’est comme l’exécution de Saddam Hussein: supposons que l’arrêt de la Cour d’appel qui a confirmé la peine de mort en première instance n’ait pas été suivi d’effet[1], est-ce vraiment la grande victoire pour la dignité humaine qui aurait dominé? Défaits par tant de magnanimité, les insurgés se seraient rendus en masse… Le week-end dernier à  Any Question?, la redoutable émission radiophonique britannique qui met un plateau de personnalités en face d’une salle de vraies gens pour répondre à  des questions d’actualité, une personne de l’assistance s’indignait ingénûment que les troupes britanniques ne soient pas intervenues pour empêcher… l’application régulière d’une décision rendue par une autorité légitime et conformément au droit dans un pays dont le gouvernement est le résultat d’élections libres et pluralistes; elle manifestait probablement en 2003 pour que Saddam Hussein puisse continuer de torturer et tuer en masse en tout arbitraire.
  • Et l’intervention elle-même. Après encore quelques mois de campement aux frontières de l’Irak, les troupes de la coalition seraient reparties faute que le Conseil de sécurité vote cette fameuse deuxième résolution; qui aurait gagné qui aurait perdu? Ma position est comme alors que le scandale a été le lâchage des Etats-Unis et du Royaume-Uni par certains de leurs alliés, au premier rang desquels la France et l’Allemagne. Ils ont perdu de vue l’intérêt commun de toutes les démocraties et cela a rendu plus difficile la suite, comme on le voit.

Au moins je n’aurai plus la crainte de passer auprès des personnes qui découvriraient ce blog pour consensuel, honnête courtier invitant blogueuses et blogueurs intéressés par la vie politique, et leurs lectrices et lecteurs, à  se rencontrer joyeusement à  la République des blogs, à  Londres lundi 22 janvier (qu’on se le dise!) et à  Genève mardi 30 janvier[2]

Notes

[1] Je n’ai pas vu l’UE proposer une alternative crédible tout en étant symboliquement forte, par exemple rouvrir la cellule de Rudolf Hess à  Spandau et le régime multinational de surveillance pour garantir l’exécution d’une peine commuée en emprisonnent à  vie.

[2] Et la RdB française se décentralise maintenant aussi à  Lille et Nantes, tout arrive!

7 commentaires

  1. 12 janvier 2007

    Dans la situation actuelle Bush ne pouvait certainement pas faire autrement.

    Concernant la mort de Saddam plusieurs niveaux de langage, plusieurs logiques peuvent se justifier, exister en parallèle. Selon la logique de la justice Saddam devait être condamné et exécuté. Les Irakiens ont fait ce qui est juste pour eux, jusque dans la manière! Et quelque part qui suis-je pour leur dire qu’ils ont tort?

    Et pourtant un autre langage qui répond à  une autre logique doit aussi trouver son expression, et si cela ne s’était pas fait à  propos de la mort de Saddam cela m’inquiéterait. L’humanité doit – est appelée – à  sortir de la loi du talion, de la logique de la vengeance, de la revanche. La peine de mort ne répond à  aucune nécessité, elle n’est pas digne de l’humanité, mettre les personnes dangereuses hors d’état de nuire suffit.

    Monnerat une référence? Oui, en ce qui concerne la géostratégie militaire il y a besoin d’experts, merci à  lui. Mais ce serait bien triste si là  était la seule grille de lecture et de compréhension des réalités de la vie. Je ne pense pas d’ailleurs qu’il prétende à  cela 😉

  2. 12 janvier 2007

    Tiens, c’est vrai, pour Ludo je n’ai pas mis l’usuel et prudent « dans ce domaine »… Mais il a aussi d’autres cordes à  son arc, quand même: de très belles photos! 😉

  3. 12 janvier 2007

    Oui

    Mais bon… un scandale, le lâchage des américains et britanniques par leurs alliés? vraiment? Ils n’étaient pas leurs « alliés », de toute manière: un allié, on le consulte et l’écoute. Rien de ce que n’ont fait les américains lorsqu’il a commencé à  être question d’envahir l’iraq. Et les raisons des fran4ais et allemands de ne pas aider les américains étaient au moins aussi bonnes que celles qu’ont eu les américains de se lancer dans cette histoire. Je ne voit pas de scandale dans le fait de dire à  ses « alliés » qu’ils vont se planter lourdement avec leur manière de vouloir faire les choses et que non, décidément, on ne va participer à  la chose juste parce qu’ils sont passés en force et qu’il faut bien tout assumer collectivement une fois que le bordel aura été foutu. Perdu de vue l’intérêt des toutes les démocraties? Parce que l’intérêt de toutes les démocraties, c’est de suivre les américains ou qu’ils aillent et se retrouver dans des bourbiers de realpolitik? L’intérêt des démocraties, c’est de partir en guerre contre les dictatures? Il me semble que l’aventure irakienne prouve le contraire, et que l’intervention militaire laisse de côté 90 % des problèmes liés à  un changement de régime politique…

    L’invasion de l’irak, ça aura été l’histoire la plus lamentable question affaires internationales ces dernières années. Pas préparée, pas discutée, pas planifiée, basée sur des distorsions de renseignements, pas légitimée… Il ne suffisait pas que Saddam Hussein soit un dictateur meurtrier pour intervenir, il fallait encore être en mesure de proposer une alternative valable aux Iraquiens, une fois qu’on aurait laissé libre cours à  leurs plus mauvais penchants. je ne suis pas sûr que l’Irak, dans la réalité, ait gagné quoi que ce soit à  un changement de régime comme il s’est passé.

    Le plan de Bush est une nouvelle erreur et une continuation de son aveuglement. Rien de bon ne sortira de ça. Qu’est-ce qu’il aurait pu faire? Annoncer une date de retrait fixe, profiter de la dynamique diplomatique créée par cette annonce pour engager les voisins et alliés dans la reconstruction, et tenir l’engagement. Reconnaitre les erreurs commises aurait pu donner des résultats.

  4. 12 janvier 2007

    Si Bush avait annoncé le retrait des troupes US, on aurait sans doute, comme vous le dites, entendu des commentaires méprisants. On aurait sans doute entendu aussi autre chose…

    Quoiqu’il en soit, augmentation des troupes ou pas, les à‰tats-Unis sont condamnés à  une nouvelle défaite. Bush sait parfaitement que 20500 soldats de plus ou de moins ne changeront rien à  l’issue de cette guerre. L’entêtement de Bush est donc à  chercher ailleurs.

  5. Sébastien Rohdaten
    12 janvier 2007

    Monnerat n’est pas un expert, en quoi un officier de l’armée suisse qui n’a pris que le lac noir dans sa carrière peut-il prétendre être un expert militaire. C’est le Pape qui donne des cours d’éducation sexuelle…

  6. Ludovic Monnerat
    13 janvier 2007

    Merci pour les propos me concernant. Effectivement, je n’ai pas l’ambition de devenir une référence, loin s’en faut, et nous vivons justement à  une époque où pareille suprématie individuelle est toujours plus illusoire, où le savoir vite inerte des experts s’oppose à  l’activité intellectuelle de la multitude. Et les affirmations définitives, du genre « l’histoire la plus lamentable question affaires internationales ces dernières années », sont aujourd’hui sapées par la possibilité, et donc l’obligation, de décrire en parallèle une autre option stratégique, et donc de se soumettre à  la critique permanente d’autrui…

  7. 13 janvier 2007

    La difficulté de pouvoir proposer une alternative qui fonctionne mieux ne signifie absolument pas que ce qui s’est effectivement passé ne puisse pas être qualifié de « plus lamentable histoire question affaires internationales ».

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