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Vie de Mahomet: Ramadan a opté pour l’hagiographie

Jusqu’à  présent, je voulais encore accorder à  Tariq Ramadan le bénéfice du doute qui profite à  l’accusé. Ce n’était pas sa faute si son frère s’appelait Hani. Ce n’était pas sa faute s’il avait un côté charmeur qui pouvait le desservir auprès de ceux qui n’y étaient pas sensibles (ou qui y étaient trop sensibles ou encore qui étaient jaloux). Certes, on lui avait refusé l’accès aux USA, mais les Américains ne font-ils pas parfois preuve d’une obsession de la sécurité qui peut les amener à  des excès de prudence? Quant aux Français, ne sont-ils pas déconcertés chaque fois qu’ils sont confrontés à  un intellectuel croyant (le même genre d’oxymore que gai chrétien). Certes, Caroline Fourest[1] m’avait ébranlé, mais, elle avait aussi commis des erreurs sur la Suisse.

Aujourd’hui, la Légende dorée de Mahomet, article de Patricia Briel, spécialiste des articles sur la religion dans le Temps, met enfin le doigt sur une faille. (D’autres l’ont fait ou le feront.) En écrivant une biographie du Prophète, le brillant universitaire a versé dans l’hagiographie. Il n’est pas entré en matière sur les points sensibles ou contestables de la vie du prophète. Dans un débat politique, on n’est pas obligé d’entrer en matière sur les points faibles. Ce n’est pas toujours expédient. On peut esquiver, on peut glisser. Mais quand on se pose en intellectuel, en universitaire. C’est presque l’aveu d’un renoncement au débat avec l’Occident infidèle, pour se concentrer sur l’édification des fidèles présents et à  venir.

Dans un sens, je suis soulagé, parce que je suis fixé. Vraiment? On peut toujours espérer que l’Islam pour lequel il sacrifie la rigueur intellectuelle[2] reste un Islam modéré à  défaut de moderne et éclairé. Modérément homophobe, par exemple, avec des châtiments modérés à  l’encontre des adultères et des sodomites, ce qui implique que les pays concernés acceptent le moratoire de Ramadan sur la lapidation. Et dans ce cas, il faut bien qu’il leur donne des gages. Alors, faut-il donner à  cette hagiographie le Nihil obstat qui ne nous est pas demandé? Retour à  la case départ, et aux doutes.

Notes

[1] Dont j’ai découvert hier dans les Mots croisés de France Télévision à  quel point son jugement limpide était aussi susceptible de prendre en compte toute une série de paramètre et de nuances: chapeau!

[2] Bon, je sais qu’il faudrait que je l’aie lu pour revendiquer cette rigueur.

5 commentaires

  1. 17 octobre 2006

    « Jusqu’à  présent, je voulais encore accorder à  Tariq Ramadan le bénéfice du doute qui profite à  l’accusé. »

    Euh… accusé de quoi Tariq?

  2. 17 octobre 2006

    Tant de mauvaise foi dans ce post!!! PERSONNE n’a JAMAIS trouvé UN SEUL élémentz permettant de douter de la bonne foi de Tariq Ramadan, et là  on essaie de nous bassiner avec du vent…

    Mais bon, comme il suffit de dire une bêtise assez souvent pour qu’elle semble vraie, l’islamologue est maintenant non plus seulement accusé, mais coupable. Pas difficile dans l’atmosphère ambiante de haine de l’islam entretenue par des partis aux visées bassement électoralistes et une presse avide de sensation…

  3. maruku
    17 octobre 2006

    Je ne comprends pas toutes ces contorsions : Sauf à  être masochiste, le fait de d’envisager d’infliger des « châtiments modérés » (modérés ?) aux « adultères et sodomites » ne devrait-il pas suffire à  cerner le personnage et son idéologie.

  4. Laïc
    19 octobre 2006

    maruku: Je ne suis pas certain que cela suffise dans l’esprit de ses contempteurs à  le distinguer assez de l’église, certes plus adepte de l’interdit que du châtiment.

  5. papillon
    25 octobre 2006

    Ce texte confirme mon opinion sur le fait que l’islamophobie existe. Quoi que dise Tariq Ramadan quand bien même il propage un message de paix, les non partisans de l’islam trouvent toujours des critiques à  faire à  son encontre. Jusqu’ici, on a toujours pas de preuves claires sur la malonneteté de tariq ou le danger qu’il represente. Un des effets positifs de cet acharnement, c’est qu’il conforte les musulmans dans leur foi. Il ne peut y avoir de dialogue face à  l’intolérance et au mépris.

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