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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Quand l’Iran envahira la Pologne…

Je dois dire que je partage entièrement ce point de vue: nous sommes dans les années 30, le nouveau Chancelier Hitler teste ses marges de manoeuvre et constate qu’il peut sans dommage récupérer la Sarre et engager le réarmement en violation du traité de Versailles. La différence, c’est évidemment que l’accès à  l’arme nucléaire est d’une toute autre nature. Et que la violation de l’intégrité territoriale de la Pologne (= des fusées iraniennes sur Israël?) n’entraînera pas forcément une réaction adaptée des puissances occidentales… Evidemment toute comparaison de ce genre est récusée par les Chamberlain, Daladier et futurs Pétain d’aujourd’hui; mais tout l’apprentissage de l’humanité, toute le discours historique repose sur la comparaison du présent avec le passé, ne serait-ce que pour déceler les différences ou les vraies ruptures.

Par rapport aux autres comparaisons possibles (l’accession de l’Union soviétique, de la Chine, de l’Inde, du Pakistan ou d’Israël à  l’arme atomique), c’est quand même celle à  laquelle ressemblent le plus et la démarche iranienne et la réaction pathétique des Etats occidentaux: la palme à  Douste-Blazy qui juge des sanctions prématurées, ou Javier Solana qui exclut par avance le recours à  la force; venant d’eux, on ne peut malheureusement espérer qu’il s’agit d’une ruse pour préparer secrètement une riposte.

Outre la situation intérieure iranienne (qui paraît, elle, bien différente de l’Allemagne des années 30), faut-il en venir à  compter sur la Russie et surtout sur la Chine?!

COMPLEMENT DU 17.01 à  19h30: A contrario, et pour ceux qui ne vont pas lire les commentaires, je voudrais attirer l’attention sur ce billet d’Alexandre Delaigue sur Econoclaste (signalé par Emmanuel), rappelant les caractéristiques singulières de l’arme nucléaire dans la théorie des conflits qui font que son emploi par l’Etat qui la détient est improbable.

9 commentaires

  1. 16 janvier 2006

    Je suis pas suisse, d’accord. Mais je l’ai dit aussi, euh. Cela dit, depuis que j’ai découvert le blog de Ludovic Monnerat, je suis un peu jaloux 😉 Mais c’est bien, ça tire vers le haut.

    En tout cas, Douste-Blazy en Daladier, ça le fait bien. J’avoue que j’aurais préféré que Villepin soit toujours au Quai. Sans parler de l’hypothèse Sarkozy, mais je ne suis pas certain que ce soit en tant que diplomat qu’on l’imagine le mieux 🙂

  2. 16 janvier 2006

    Confidence pour confidence, le seul ministre des affaires étrangères de droite que je trouvais bien c’était Juppé, sous Balladur.

  3. 16 janvier 2006

    Il est vrai qu’il était vraiment très bon.

  4. 16 janvier 2006

    A la meme epoque il se passais ca:

    27 février 1933 : incendie du Reichstag Hitler attribue l’incendie à  un prétendu complot communiste et fait arrêter 4000 responsables du parti. Il suspend toutes les libertés.

    L amalgamme avec le world trade center peu etre vite fais….

    Esperons juste que l histoire ne se repete pas.

  5. 17 janvier 2006

    « Par rapport aux autres comparaisons possibles (l’accession de l’Union soviétique, de la Chine, de l’Inde, du Pakistan ou d’Israël à  l’arme atomique), c’est quand même celle à  laquelle ressemblent le plus et la démarche iranienne et la réaction pathétique des Etats occidentaux »

    Au nom de quoi, exactement? Je comprends que l’unique but de la note est de ressortir la franchement pénible comparaison avec Munich, mais en quoi l’analogie avec la nucléarisation de la Chine (devant lequel les Américains se sont couchés, avec les conséquences que l’on connaît) serait-elle non pertinente?

  6. 17 janvier 2006

    @Emmanuel: Il me semble qu’il faut quand même rendre à  Ahmadinejad ce qui lui revient pour ce qui est de susciter une analogie avec les années 30: provocation calculée, agressivité, dissimulation, violation de traités et réactions d’apaisement…

    A part ça, non, je me posais vraiment la question et suis intéressé à  des éléments à  ce propos: y a-t-il une lecture optimiste, s’appuyant sur les exemples cités, selon laquelle il serait hautement préférable de laisser l’Iran se doter de l’arme nucléaire? (Mais alors où s’arrêter, et la prolifération n’est-elle quand même pas un risque en soi?) Il me semble que la question de l’arme chinoise s’appréciait aussi dans le contexte de la guerre froide (la question cruciale s’était posée au moment de la bombe soviétique) et par rapport à  un gouvernement communiste « rationnel » (comme l’Inde et le Pakistan sont rationnels et s’apprécient dans leur contexte, ou Israël), ce qui n’en faisait pas une menace de même nature pour la paix du monde qu’un pouvoir théocratique disposant d’un rogue state.

  7. 17 janvier 2006

    Il me semble me rappeler que les régimes soviétiques et chinois pendant la guerre froide n’étaient pas avares non plus de provocation et d’agressivité. A l’époque, peu de monde pariait sur la rationnalité des leaders du camp soviétique. Voir cette vieille note de Kevin Drum sur ce point, qui remettait bien les choses en place.

    L’une des leçons de la guerre froide est justement que l’apaisement marche : les Etats-Unis ont fait des concessions à  l’URSS pour résoudre la crise des missiles, Carter puis Reagan se sont engagés dans des accords de désarmement avec les Soviétiques, malgré les haut cris des faucons de l’époque, les Etats-Unis ne sont pas intervenus militairement contre la Chine pour l’empêcher d’acquérir la bombe. Et la 3e guerre mondiale n’a pas eu lieu.

    Cela dit, il est assez évident qu’il serait préférable, dans un monde idéal, que l’Iran ne se dote pas de l’arme nucléaire. Toute la question est de savoir si les conséquences seraient aussi cataclysmiques qu’on veut bien le dire (voir le dernier billet d’Econoclaste sur ce point). Et si tout cela vaut la peine d’une intervention militaire qui serait extrêmement risquée, en plus d’être difficilement réalisable tant que l’armée américaine reste coincée en Irak.

  8. blogatrou
    18 janvier 2006

    Bonjour

    Assez d’accord avec Emmanuel : s’il suffisait de bombarder l’Iran pour régler le problème… je ne crois pas du tout que l’Iran soit un rogue state comme vous l’affirmez. C’est un pays de près de 75 millions d’habitants, avec un assez bon niveau d’éducation, des richesses naturelles, et qui m’a tout l’air d’avoir intérêt à  se comporter de façon responsable. Et les comparaisons pseudo historiques j’ai toujours tendance à  m’en méfier : on peut leur faire dire un peu ce qu’on veut.

  9. 19 janvier 2006

    Agir ou pas agir, telle est la question. Dans le deuxième cas on paie les frais par la suite, avec intérêts. Plus on attend, plus c’est cher.

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