Présidentielle américaine
Un brillant tableau de la relation entre l’Europe (et la gauche) et l’Amérique depuis la deuxième guerre mondiale dans Le Monde d’aujourd’hui, sous la plume du francophile ministre délégué aux affaires européennes du gouvernement travailliste britannique, Denis MacShane.
Sur l’élection elle-même, dans la foison de tout ce qui s’écrit d’intéressant je voudrais souligner tout particulièrement deux articles de Michael J. Totten dans lesquels je me reconnais passablement:
- pourquoi des « faucons » (comme moi) peuvent voter pour John Kerry,
- pourquoi si l’on se reconnaît dans la gauche internationaliste on doit voter pour George Bush.
Le premier explique pourquoi et comment, une fois aux responsabilités et plus en campagne, un président Kerry ne mènera pas une politique étrangère si différente que cela de celle de Bush. Il devrait décevoir (et commencer par démobiliser) les partisans d’un pacifisme défaitiste en retirant la première cause de leur mobilisation: George Bush. L’argumentation est habile pour rassurer ceux pour qui la gauche en général et les Démocrates aux Etats-Unis sont la famille politique naturelle.
Le deuxième souligne le vertigineux réalignement idéologique intervenu depuis le 11 septembre 2001, qui voit Bush embrasser la cause internationaliste et libératrice, de Wilson à Clinton, tandis que Kerry sombre dans le conservatisme populiste. Bush est, par une ironie de l’histoire, devenu le véritable héritier de la tradition démocrate.
Un « Tiens » vaut mieux que deux « Tu l’auras »: personnellement, je souhaite la réélection de Bush. Mais j’espère avoir des occasions de me consoler si Kerry devait être élu mardi…