Traumatisme et ignorance
Moins risible que celui des électeurs de Kerry psychologisés après la réélection de Bush, un traumatisme plus spécifique se fait jour aux Etats-Unis: celui des gays à la suite du coup de boomerang des 11 scrutins contre toute extension du mariage civil aux couples de même sexe, amplifié par la part prêtée (de manière exagérée tant par Karl Rove que par les bushophobes) à la mobilisation homophobe dans le succès du président.
Les fréquents scrutins que l’on connaît en Suisse donnent régulièrement des cas d’application du phénomène de l’incompréhension de l’élite libérale, ouverte, cultivée, urbaine (j’en fais le plus souvent partie) à l’égard du point de vue de la majorité. Ainsi le refus, fin septembre, d’une procédure de naturalisation facilitée pour les étrangers de la deuxième et de la troisième génération (et les intéressés ont certainement ressenti très directement le même sentiment de rejet que les gays selon l’article mentionné ci-dessus); le plus traumatique a probablement été le refus de l’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen en 1992 (« Un jour noir pour la Suisse »).
Instapundit se fait l’écho d’une réflexion très pertinente à ce propos:
One of the election lessons for Democrats is that while the Left doesn’t understand the Right, the Right can’t help but understand the Left, because the Left is in charge of pop culture. Urban blue staters can go their entire lives happily innocent of the world of church socials and duck hunting and Boy Scout meetings, but small-town red staters are exposed to big-city blue-state values every time they turn on the TV.