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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

La légèreté émouvante d’Etre ou ne pas être de Lubitsch

C’est seulement aujourd’hui que j’ai vu en entier To be or not to be (le titre français Jeux dangereux semble moins connu), l’un des chefs d’oeuvre d’Ernst Lubitsch, réalisé en 1942. La combinaison de la légèreté et de la gravité est étonnante dans sa réussite. La dénonciation sous un mode comique de l’horreur nazie commencée en Pologne ne débouche pas sur un désengagement cynique ou désabusé, elle souligne avec une parfaite crédibilité la nécessité de la résistance et de la guerre à mener contre Hitler – en l’occurrence depuis l’Angleterre.

Peut-être que je suis mal renseigné et grandiloquent à la fois, mais j’ai été ému par cette capacité de ne pas se prendre au sérieux, voire de se rendre ridicule tout en évoquant l’anéantissement (être ou ne pas être), ou pire, la barbarie qui menace. C’est justement cette capacité-là qui fait la différence avec ladite barbarie ou avec le totalitarisme.

C’est peut-être ce qui nous manque aujourd’hui, dans bien des combats. Ou on se prend très au sérieux (par ex. dans le politiquement correct), on on donne dans le cynisme blasé et démobilisateur. Toutefois, pour être juste, il convient de noter qu’à l’époque déjà, on a reproché à Lubitsch son traitement comique du nazisme. Par ailleurs, pour ce qui est d’être blasé, est-il besoin de l’être (blasé) pour savoir que cette posture s’est épanouie à d’autres époques, comme entre les deux guerres mondiales?