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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

La Bible et les femmes

Je suis toujours occupé par l’organisation d’un cycle de conférences sur les aspects connus et méconnus de la sexualité dans la Bible et l’Antiquité environnante. Voici quelques perles tirées de la dernière conférence. Le thème était « Femmes et hommes dans la Bible : sortir des stéréotypes. » On y apprenait que la prétendue misogynie de la Bible n’était pas tant dans les textes que leur interprétation à des périodes différentes de celle de leur rédaction.

Voici un premier exemple, qui se rapporte aux débuts du livre de la Genèse : ce qu’on a traduit par « côte » d’Adam, peut tout aussi bien désigner un côté, un pan, une face. C’est dire que le récit pourrait faire allusion au découpage par le milieu d’un être androgyne primitif pour aboutir à un mâle et une femelle distincts. Avec égalité parfaite en dignité pour l’un et l’autre sexe – le nom ‘Adam’ ayant une étymologie se rapportant à la terre comme élément constitutif. Adam, c’est celui – et celle – qui a été façonné avec de la terre, avec la poussière du sol. On pourrait traduire : le Terreux.

Autre exemple, toujours tiré de ce récit-là (il y en a plusieurs dans la Bible, d’origines différentes) de la création de l’humanité. Le projet de créer la femme a fait suite au constat qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul. Dieu entend lui fabriquer une ‘aide’. Or ce terme n’a pas la connotation inférieure de subordination qu’on lui a assignée. En effet, le même terme s’applique à Dieu en tant qu’il vient en aide à l’humain. Loin de marquer une subordination de la femme à l’homme, ce terme révèle plutôt une incomplétude de ce dernier. L’homme et la femme sont donc en situation de partenaires.

Dernier exemple : plusieurs textes de l’Ancien Testament décrivent comme normale des situations où la femme mariée est libre de disposer des biens du ménage, d’acquérir et de réaliser du terrain. Il est vrai que plus tard, notamment à l’époque de Jésus, les femmes n’ont plus eu ces droits de propriétaire.

Enfin, pour en venir au Nouveau Testament, sait-on assez que la promotion du célibat qu’on y trouve était une révolution qui, notamment, offrait une alternative aux femmes vouées à être au service d’un mari et de la perpétuation de l’espèce ?

C’est le lot des textes bibliques d’être toujours à nouveau recouverts de préjugés venus de la Tradition comme du Progrès. Deux pôles qui ne constituent pas un ultime et définitif horizon de sens pour qui croit à la Transcendance.