Le leçon des épouses de Stepford
L’honneur de notre civilisation ne tient-il pas dans sa capacité à dénoncer elle-même son imperfection ? Et ce, quitte à le faire avec la plus grande des mauvaises fois ou des malhonnêtetés intellectuelles. Ceci dit, on peut aussi être féroce à l’égard du système tout en étant drôle, léger et surtout inventif. Entre Fahrenheit 9/11 et La Passion du Christ (que je n’ai vus ni l’un ni l’autre – appréciez ma mauvaise foi et ma malhonnêteté intellectuelle), il y a heureusement d’autres voies. Comme celle que prend Frank Oz dans Et l’homme créa la femme – titre original The Stepford Wives. Difficile d’en parler sans trahir le pot aux roses. Disons que les rapports femmes – hommes y sont développés d’une façon caricaturale qui en devient cathartique, et même les gais en prennent pour leur grade. Et que le tout régi par une utopie de perfection domestique qu’on a très arbitrairement fait remonter aux années 50 (et dont l’équivalent suisse serait peut-être le nain-de-jardin-isme qui a fini par devenir intemporel). Par ailleurs, les fans de Nicole Kidman et de Glenn Close ne seront pas déçus. Loin s’en faut.