Swissroll 3: parce que le web change
Les deux barbus s’offrent une nouvelle robe
Après Blogspot et Dotclear, WordPress! Pour ses dix ans, une nouvelle mue pour Un Swissroll.
Le 3 août 2003, nous nous étions jetés à l’eau avant même la grande vague des blogs (qui s’est depuis quelque peu calmée), à une époque où c’était le premier moyen de tirer parti du web pour publier gratuitement et à destination, potentiellement, du monde entier. Avant, il faut peut-être le rappeler, c’était le tract (à imprimer – qui se souvient du stencil à alcool puis à encre?) ou la lettre de lecteur (au bon plaisir de la publication destinataire), ou alors l’insertion dans une équipe publiant un bulletin ou un journal: beaucoup d’effort, une diffusion dérisoire et peu de retour.
Bien sûr il n’y avait que le texte, et même les commentaires ne sont venus qu’en option, fournis par un prestataire extérieur (c’est la raison pour laquelle nous avons perdus ceux de cette période héroïque).
Sous Blogspot puis sous Dotclear, nous avons beaucoup expérimenté et appris. Pour notre part nous sommes fidèles à l’écrit, mais on peut désormais bloguer aussi en audio ou en vidéo, et intégrer ces éléments dans des articles. Mais surtout le blog lui-même n’est plus la seule possibilité de pousser son cri (et l’on peut faire bien davantage) sur la toile: sans même évoquer la brève frénésie pour Second Life1, les réseaux sociaux sont désormais une réalité: si Friendfeed ou Wave n’ont pas tenu leur promesse, Twitter, Facebook et Google+ sont bien là.
Et tout un contenu des blogs y trouve un bien meilleur débouché: c’est pourquoi depuis quelques années on ne trouve plus sur Un Swissroll, comme au début, une notule pour signaler tel lien ou autre vidéo, ni beaucoup d’indication sur les allées et venues (au propre ou au figuré) des auteurs: ces éléments sont désormais éventuellement partagés sur les réseaux sociaux. Pour quelqu’un qui débute, mon conseil serait d’ailleurs de faire l’économie du blog autonome et d’utiliser Google+ comme outil unique, car il permet à la fois la communication restreinte (vers un destinataire unique ou vers un cercle exclusivement familial, p.ex) et le blog (avec les posts publics) en facilitant l’interaction.
Dans un design épuré et accessible sur toutes les tailles d’écran, la nouvelle version de ce site (voir les photos) tente de refléter cette évolution dans la forme comme dans le contenu, tout en poursuivant le fantasme quelque peu borgésien de l’exhaustivité de notre production publique.
Un Swissroll contient désormais tous nos articles, y compris ceux publiés du 3 août 2003 à décembre 2004 sous Blogspot, qui n’avaient pas été récupérés au moment du passage à Dotclear. Mais il contient aussi2 les éléments que nous partageons sur Google+, du simple lien au billet bref voire à la mention pour mémoire d’un commentaire laissé ailleurs; et ceux-ci font pratiquement jeu égal, en page d’accueil, avec les articles du blog, car ils sont bien plus fréquents.
Un autre élément qui explique la raréfaction des articles propres, c’est la conscience que nous sommes nus: après l’ivresse des débuts où l’on peinait, surtout en français, à trouver des sites ou blogs intéressants, de sorte que tout pouvait donner prétexte à billet, nous passons plus de temps à lire, et tombons sur plein de choses qui méritent d’être diffusées pour elles-mêmes, quitte à y ajouter notre grain de sel (et c’est quelque chose qui passe également souvent par Google+ plutôt que par un article en bonne et due forme).
C’est de cette réflexion qu’est née l’autre nouveauté de ce site: notre nouvelle robe est réversible, du côté rouge c’est un blog et ce que nous partageons sur Google+, du côté noir c’est une expérience de rendre plus accessible des sources, en les organisant sous forme de webmix thématiques qui diffusent directement les liens vers les derniers articles publiés. Il y en a actuellement quatre, ils pourront évoluer, tans dans leur nombre que dans leur contenu: suggestions bienvenues (dans les commentaires ou par mail)
Les webmix sont aussi mis à disposition du web3: chacun d’eux dispose de sa propre page, donc peut être inscrit dans ses favoris ou indiqué comme lien, et les amorces des articles (qui renvoient directement à la source), sont disponibles sous forme de flux de syndication pour les lire, voire les intégrer à un site. Juste pour le plaisir de montrer à ceux qui croient à la mort du flux RSS que le cadavre danse joyeusement: les webmix sont possibles seulement pour les sites qui offrent un flux de syndication4, et sont mis à disposition sur ce site grâce au plugin gratuit wp-o-matic.
- Qui semble toujours exister! [↩]
- Et c’est désormais une partie intégrante du contenu, dûment archivé, après des tentatives d’intégration à partir d’outils extérieurs de liens vers des éléments partagés, d’abord sous Google Reader puis sous Google+. [↩]
- Aux risques et périls du repreneur, toutefois: sans garantie de pérennité en l’état! [↩]
- Curieux comme certains ne le proposent pas! [↩]