Plasticité du cerveau et mauvais esprit
Une de ces infos insolites dont les médias et le public raffolent:
- sur TV5, la dépêche AFP me paraît la plus correcte en mettant l’accent sur l’étonnante capacité de l’organisme à s’adapter pour permettre à un homme de mener une vie normale avec un cerveau réduit à la portion congrue, masse grise et masse blanche refoulées sur les bords par une hydrocéphalie massive.
- la dépêche originale de Reuters, en anglais, est à peine moins complète. Mais son titre est assez déplaisant[1]:
Tiny brain no obstacle to French civil servant
- Le Point l’a reprise et adaptée en français, sous un un autre titre. Mais cela n’a pas empêché les commentaires sarcastiques de jaillir… Les gens sont décidément méchants!
Notes
[1] Je dois néanmoins avouer que c’est ce qui m’a amené à lire la suite quand je l’ai vu sur ma page Yahoo…
@ François: « Mais son titre est assez déplaisant:Tiny brain no obstacle to French civil servant«
Etant donné certains accès de sévérité manifestés parfois à l’égard de nos voisins hexagonaux (l’indulgence confinant alors à la tyniness), comment être sûr que l’appréciation ‘déplaisante’ portée sur ce titre soit vierge de toute hypocrisie?
@ Guillaume: lol… On peut se poser la même question à propos à propos de ma solidarité indéfectible avec la fonction publique! Comme je l’ai écrit, il est indéniable que les deux éléments m’ont incité à cliquer sur le titre en anglais.
Cela peut t’étonner mais je t’assure que j’ai été sincèrement indigné du recours à cette forme d’humour bête et méchant après avoir lu l’article! Probablement le contraste avec l’histoire, ou le fait que je pense bêtement à l’être humain qui est derrière et qui doit se reconnaître (certains articles en parlent dans un sinistre imparfait, mais rien n’indique qu’il serait mort, prématurément mais guéri!). Et c’est quand j’ai vu (en voulant vérifier l’info) que sur le site du Point où évidemment la perfidie anglo-saxonne n’apparaissaît pas) que le coup de griffe anti-fonctionnaires jaillissait tout naturellement (aujourd’hui Le Monde fait le meilleur article sur le sujet et évite carrément ce détail irrelevant) que je me suis décidé à faire le billet.
Maintenant sur la formulation: j’avais d’abord écrit « particulièrement déplaisant », puis j’ai changé pour « assez » en me disant qu’il ne fallait pas dramatiser non plus… Si je changeais encore j’essaierais « fâcheusement déplacé ».
Sur le fond: cette étonnante histoire semble étayer les thèses du neurologue V Ramachandran sur la malléabilité du cerveau humain Voir http://psy.ucsd.edu/chip/pdf/Gone_Haywire_NY_Times_Rev.pdf
@ Sardanapale: Comme lecteur du Guérir de David Servan-Schreiber, je ne suis pas si surpris… Le Spiegel fait assez judicieusement le lien avec l’idée que nous n’utilisons en réalité que 10% de notre potentiel (il donne aussi le détail supplémentaire que l’intéressé travaille dans l’administration fiscale; il aura bien de la chance s’il échappe à l‘outing!).