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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Maquette

J’aime les journaux aussi, voire d’abord, pour leur maquette. Aujourd’hui dans un Caffè Nero (l’une de ces chaînes omniprésentes dans les villes anglo-saxonnes, qui offrent vendent de l’excellent café dans un jargon italianisant improbable, et avec des variations parfumées saugrenues) je suis tombé sur un numéro de la NZZ (édition internationale — aussi en allemand mais sans la partie Région, m’a-t-il semblé); sentiment familier d’un morceau de pays, mais aussi désespérance de cette mise en page si uniforme qu’elle découragerait la lecture même si c’était du français ou de l’anglais. En Italie j’ai eu le plaisir de feuilleter La Repubblica, un modèle du genre, comme El Païs ou la Gazeta Wyborcza (contrairement aux deux premiers, où j’ai la prétention de pouvoir retirer quelque chose de ce que je lis, pour le quotidien polonais je frime et ne regarde que le graphisme!). A contrario, si je lis Le Monde, ce n’est vraiment pas pour la maquette (qui a récemment connu une légère dégradation, en particulier en Une); il avait longtemps accompagné ma jeunesse, puis je l’avais délaissé pour Libé — mais je suis peut-être le seul orphelin inconsolable de Libé III qui conjuguait l’excellence de la forme et du fond, et je suis revenu au Monde, qui dans l’intervalle avait quand même abandonné ses pires errements idéologiques.

C’est dire que j’attendais anxieusement la « nouvelle formule » annoncée de l’unique quotidien de référence suisse de langue française, Le Temps! Eh bien je suis rassuré: elle est tout à  fait splendide et réussie, oeuvre du cabinet qui a dessiné The Guardian et la NZZ am Sonntag (l’antithèse du quotidien). Pour ceux qui ne sont pas abonnés avec accès à  l’édition PDF, ou qui ne parviennent pas à  mettre la main sur l’édition papier (déplorablement — mais à  ce que j’ai cru comprendre avec un effet favorable pour ses finances — Le Temps a abandonné tout effort de présence internationale alors que le Journal de Genève mettait un point d’honneur à  figurer aux éventaires des aéroports), le site à  l’air d’offrir deux documents PDF qui permettent de se faire une idée…

Et puis-je sournoisement avancer le commentaire que cette nouvelle formule, par la forme mais aussi par le fond, marque la victoire posthume du digne Journal de Genève et Gazette de Lausanne sur les paillettes agitées et le « journalisme d’intervention » de Jacques Pilet dans l’éphémère Nouveau Quotidien (les deux journaux disparus pour faire place au Temps)?

2 commentaires

  1. 15 avril 2005

    Eh bien, je ne partage pas ton avis et je ne semble pas être le seul (voir le forum sur le site du Temps). à€ mon sens, la Une est devenue beaucoup trop chargée, et partant illisible. La police choisie se veut plus vivante, mais en devient agressive (voir les accents). L’image insérée sous le titre (qui s’étale d’ailleurs sur toute la largeur du cahier, au point qu’on doit le lire plutôt que le saisir du premier regard) a une fâcheuse tendance à  recouvrir ledit titre (dont la couleur a perdu de son sérieux passé en devenant plus vive), ce qui participe de l’effet de saturation. Parlons encore du choix des images : Britney Spears pour la première de la nouvelle mouture, une chaussure de sport pour le deuxième jour. S’agit-il d’appâter le lecteur du Matin ? Plus : la der (Air du Temps) semble directement inspirée de la rubrique Trends du journal de la Coop… Bref, j’espère qu’il y aura rapidement un nouveau changement de rédacteur en chef, afin que celui-ci veuille lui aussi laisser une marque de son passage en changeant la maquette.

  2. Lol, comme on dit, « Des goûts et des couleurs… »! Mais je n’ai jamais aimé la précédente maquette et persiste à  préférer la nouvelle (qui dénote aussi des changements positifs sur le fond, me semble-t-il).

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