Quand "Le Monde" est résolument conformiste
Est-ce le départ d’Edwy Plenel? Le Monde prétend faire sa manchette des trains qui arrivent à l’heure (même si, comme en l’occurrence, c’est 10 jours plus tard) avec ce titre aujourd’hui:
Comment l’ONU coordonne l’aide à l’Asie dévastée
Ce n’est pas vraiment du journalisme d’investigation, mais bien du redressement d’image (pas mal fait, d’ailleurs — complément de 20h30: je vois que Ludovic Monnerat avait traité le sujet, et lui sur le fond!):
Jan Egeland, le coordonnateur de l’aide d’urgence de l’organisation internationale, a longuement reçu notre correspondante à l’ONU, lui montrant de quelle manière il orchestre cette opération humanitaire sans précédent.
Ce billet du blog The Diplomad (cité par Arthur Chrenkoff dont la revue du tsunami est désormais quotidienne!) paraît néanmoins plus proche de la réalité:
The post below reports on the impending arrival of Ms. Margareeta Wahlstrom « United Nations Deputy Emergency Relief Coordinator and the Secretary-General’s Special Coordinator for Humanitarian Assistance in Tsunami-affected countries. »
She has spoken! At a large meeting this afternoon, she and the local UN rep, Mr. Bo « Please Wear Blue » Asplund have announced the arrival of yet another « United Nations Joint Assessment Team. » But this one is very, very ultra- special. According to the UNocrats, it’s not « just another assessment team. » Oh, no, banish that thought! You see, « This assessment team will coordinate all the other assessment teams. » In addition, the UN will set up a « Civil-Military Coordination Office to coordinate [that word! that word!] all military assistance because the military do not have experience in disaster relief(!)«
Dans le même numéro, Le Monde rapporte avec, comment dire, retenue, le fait que
Paris a choisi la retenue pour estimer le nombre des victimes françaises
Le tsunami comme naguère le nuage de Tchernobyl? Les Suisses, dont l’émotionnalité hystérique est bien connue, ont quant à eux (en particulier par la voix du président de la Confédération, Samuel Schmid) dédié les cérémonies d’aujourd’hui au souvenir non seulement de la vingtaine de cadavres identifiés et de la centaine de disparus certains, mais aussi aux centaines de personnes vivant en Suisse dont on est toujours sans nouvelles et dont il est vraisemblables que la plupart ne reviendront pas, pour accompagner les familles et les proches dans un deuil que l’incertitude rend encore plus difficile.