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François et Justin

L’intronisation parallèle des nouveaux chefs de l’Eglise catholique et de l’Eglise anglicane

Coïncidence étonnante qui voit, la même semaine, deux hommes ordinaires succéder à  deux intellectuels vaguement bizarres, dans des cérémonies hautes en couleur, à  la tête de leur Eglise respective. Cela justifie cette brève irruption dans une rubrique d’ordinaire nourrie par mon co-blogueur.

Tout le monde a vu le cardinal Bergoglio être installé comme pape François sur le trône de Saint-Pierre[1] à  la suite de Benoît XVI, l’ancien cardinal Ratzinger. En dehors du Royaume-Uni, on a moins remarqué la cérémonie par laquelle, à  Cantorbéry, l’évêque de Durham Justin Welby a été intronisé sur le siège de saint Augustin[2] pour succéder à  Rowan Williams et devenir le 105e archevêque, chef spirituel de l’Eglise anglicane, avec siège à  Lambeth Palace à  Londres. (Comme athée de culture calviniste, je ne peux m’empêcher de relever que l’Eglise anglicane est une Eglise catholique dissidente bien davantage qu’une Eglise protestante.)

Tous les deux sont d’un abord bien plus familier que leurs prédécesseurs, et tous deux ont eu une vie avant l’Eglise (Welby comme manager dans l’industrie pétrolière, avec un salaire à  six chiffres, Bergoglio comme chimiste). Mais il y a évidemment des différences, en particulier que Justin est marié avec cinq enfants, et démissionnera dans un certain nombre d’années[3]. Il n’y a pour lui rien d’étonnant à  ce que ses prédécesseurs soient encore en vie alors que le déjeuner d’aujourd’hui entre le pape François et le pape émérite Benoît XVI est une première. Comme les anciens présidents de la République en France, les anciens archevêques de Cantorbéry ne facilitent au demeurant pas forcément la vie de leur successeur, alors que Ratzinger semble plus porté à  suivre l’exemple de la loyauté envers le titulaire de la fonction des anciens présidents américains.

Notes

[1] A la fois topographiquement, par rapport à  la place, et métaphoriquement, par rapport à  la théologie.

[2] Pas celui d’Hippone, mais un missionaire envoyé par le pape Grégoire Ier pour évangéliser les Anglais.

[3] C’est un peu comme les conseillers fédéraux en Suisse: sauf rares exceptions de décès en fonction (Ritschard) ou de non réélection (Metzler et Blocher), il choisira librement la date.