Un New Yorkais vit une année conformément aux commandements bibliques
Non, pas de rapport avec le billet précédent: ce n’est pas la pénitence que s’inflige Eliot Spitzer mais l’expérience rapportée dans un livre par un journaliste du magazine Esquire, Arnold Jacobs, par ailleurs Juif agnostique. Lisant l’Ancien et le Nouveau Testament, il a dans un premier temps identifié pas moins de 700 règles de vie. Il s’est aussi entouré de conseillers religieux. A lire le Daily Telegraph qui s’est entretenu avec lui, il y a une part sérieuse dans cette entreprise: Jacobs a réalisé que nous autres bobos passons un temps considérable à médire de notre prochain. Et qu’un effort pour s’en abstenir produit des effets positifs. Sa femme garde, elle, un souvenir cuisant du sexisme induit par la Bible. Sa lapidation d’un couple adultère s’est limitée à un modeste jet de gravier. Quant aux rapports avec leurs amis homosexuels, il a fallu trouver un théologien particulièrement ouvert à ce que les juristes appellent l’interprétation conforme pour dégager un sens acceptable et praticable…
Dans un registre différent, mais avec une idée directrice un peu similaire, une américaine a tenté récemment de vivre une année entière sans utiliser le moindre produit Made in China. Ce qui comme dans le cas de notre New-Yorkais ne s’est pas avéré de tout repos. Un post très intéressant en tout cas.
Etonnante expérience. Je commande immédiatement ce bouquin. J’ai souvent ce débat avec un tas de gens supposés religieux : pourquoi décidez-vous de suivre telle ou telle règle, mais pas telle ou telle autre ? C’est le royaume de l’arbitraire et, en fin de compte, de l’hypocrisie. Et s’il est impossible de suivre toutes les règles, pourquoi ne pas les abandonner toutes (je parle des absurdités les plus flagrantes, évidemment, pas de se mettre à tuer des gens dans la rue).
Cela dit, je me demande comment le gars réussit à suivre les indications de toute la Bible puisque Jésus abolit les interdits alimentaires de l’épisode I dans l’épisode II.
En attendant le bouquin, le site du gars est déjà très intéressant: il raconte comment il s’est rendu compte que même les plus fondamentalistes pratiquent la religion self-service, appliquant ce qui leur plaît et laissant de côté le reste…
Trackback manuel (car les autres sont désactivés pour cause de spams): allez lire l’ami Hugues!
Même l’obéissance la plus stricte à des commandements religieux implique un immense degré d’interprétation, pour la simple raison que la signification de chaque terme des textes sacrés est sujette à des divergences de sens. Je me demande si les « fondamentalistes » ont reconnus de leur côté ce New-Yorkais comme un « pur ». J’en doute, ne serait-ce que parce qu’il a limité l’expérience à un an, ce qui en détruit la sincérité.
Chacun trouvera toujours plus religieux que lui. Ou religieux différemment.
Personnellement, je dis « petit joueur ». Il n’a même pas mentionné l’obligation d’avoir des toilettes extérieures (Deut. XXXIII 13-15), creusées dans la terre. Pas seulement hors de la maison, mais hors de la ville (« hors du camp », littéralement). à‰videmment, à New York, je vous laisse imaginer la pagaille monstre que ça pourrait créer (« chauffeur, hors de la ville, ça urge… »)
…Sinon, j’aime bien l’idée…
Je suis tenté de faire un commentaire sardonique, du genre: je vais mater tous les épisodes de Star Wars, en tirer des règles de vie (il y a matière) et vivre comme un ewok pendant 1 an. Mais je vais mettre mon côté pastafarien de côté cinq minutes pour admettre qu’en effet l’effort de cohérence et d’investigation entrepris par ce monsieur est très intéressant.