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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Le ciel ne pouvant pas attendre

Moins on s’y connaît, c’est bien connu, plus on fera connaître un avis péremptoire. Même si une histoire de ciel – en l’occurrence la tragédie de l’interdiction de ciel qu’a été le grounding de la défunte Swissair – devrait être dans mes cordes. Par contre, n’étant pas un spécialiste ni du droit, ni de l’économie ni de la finance, j’ai de la peine à  distinguer ce qui relève du pénal de ce qui relève du moral dans l’actuel procès des derniers dirigeants. Avons-nous affaire à  des coupables responsables, ou à  des innocents irresponsables, ou enfin à  des coupables irresponsables? Je pars de l’idée que des innocents responsables ne se seraient pas retrouvés dans une telle caravelle galère.

En 2002, des partis bourgeois, avec la bénédiction d’une partie de la gauche[1], lâchent 1 milliard de francs pour permettre la naissance d’une nouvelle compagnie nationale-privée. Les deux arguments qui tuèrent:

  1. La mise au chômage aurait de toute façon coûté très cher à  la collectivité.
  2. La Suisse ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir de compagnie aérienne « nationale ».

C’est ainsi que cinq mois plus tard, la nouvelle compagnie était rachetée pour une bouchée de pain par la compagnie d’un pays voisin. Bilan théologique: la Suisse a gardé sa place au ciel (même si c’est à  travers un emblême désormais en trompe-l’oeil qui cache une marque étrangère). C’est pas très protestant: elle a d’abord payé pour ça. C’est pas très catholique: au final elle a dépendu du bon vouloir d’une puissance céleste supérieure, elle n’a plus de mérite.

Bilan politique. La droite qui se prétend moderne a mené une politique de la gauche archaïque ou populiste ou dictatoriale (comme en certains pays d’Amérique du sud).

Notes

[1] Qui avait de la peine à  dissimuler sa joie envieuse. Pensez donc: le grand soir des presque-nationalisations était enfin arrivé en Suisse, mais c’était une décision de la droite.

6 commentaires

  1. 17 février 2007

    Ce 2e argument m’a toujours laissé songeur. Il faut une bonne dose d’humour, de naïveté ou de fierté plutôt mal placée pour arriver à  cette conclusion: La Suisse ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir de compagnie aérienne « nationale ».

    Pour les amateurs, c’est déclinable à  volonté: La Suisse ne peut pas se permettre de ne pas avoir:

    1. l’arme atomique
    2. un porte-avion nucléaire
    3. des colonies
    4. une monarchie
    5. une écurie de Formule1
    6. une spécialité à  base de poisson
    7. etc.
  2. jd
    17 février 2007

    C’était probablement le prix à  payer pour faire le deuil d’un mythe.

  3. Jean-Philippe
    19 février 2007

    « La Suisse ne pouvait pas se permettre de ne pas avoir de compagnie aérienne « nationale ». »

    Il faut peut être comprendre, pas de compagnie aérienne nationale signifie une perte susbstentielle de revenue dans de multiples secteurs.

    ie: L’aéroport de Cointrain a recu en 2000 22 Millions de passagers, apres l’affaire Swssair, le traffic passager stagne bien en-dessous de des 10 millions (atteignant les presque seulement en 10 millions en 2006), avec toutes les implications économique que cela sous-entends.

  4. Guillaume Barry
    19 février 2007

    Cf. sur Wikipedia ce communiqué trouvé du 2 janvier 2001 de la Direction de l’Aéroport International de Genève: L’Aéroport International de Genève (AIG) a terminé le deuxième millénaire avec un nouveau record de trafic : 7’822’117 passagers ont en effet fréquenté l’AIG en l’an 2000, soit une augmentation de 11,4% par rapport à  1999, année qui avait vu l’Aéroport franchir pour la première fois le cap des 7 millions de passagers (7’019’852). C’est quand Swissair a lâché l’Aéroport de Genève que ce dernier a commencé à  redécoller, grâce aux compagnies étrangères et aux low cost.

  5. Jean-Philippe
    19 février 2007

    Damned ! Merci Guillaume, Vous pouvez passer mon commentaire au piloris, 23 Millions de passagers (c’est plus qu’évident) c’est Zurich et pas Geneve …

    bon « j’automodifie » mon commentaire:

    ie: L’aéroport de Zurich a recu en 2000 23 Millions de passagers, apres l’affaire Swissair, le trafic passager stagne (bien) en-dessous avec 19 Millions en 2006… avec toutes les implications économique que cela sous-entends. (Source: http://www.swissinfo.org/fre/swissinfo.html?siteSect=43&sid=7417391)

    (zut c’était quand même plus impressionnant avec les chiffres en 2000 de Zurich vs la fréquentation de Geneve en 2006)

  6. 19 février 2007

    Et les filets de perche, LolZ, t’as oublié les filets de perche !

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