Les glaciers à toutes les sauces
J’imagine (j’espère) que l’ambassade de Suisse à Londres est sur les dents après la publication dans les pages éditoriales du Times d’un article dévastateur:
A brilliantly Swiss scheme to ignore global warming
Magnus Linklater is aghast at pig-headed frivolity on the Matterhorn
Car l’existence de canons à neige dans certaines stations huppées alors que les glaciers fondent y est tenue pour preuve de l’absence de toute politique environnementale en Suisse, de l’indifférence de son gouvernement à l’égard du réchauffement climatique! Au moment même où la Suisse annonce l’entrée en vigueur dès janvier 2008 de la taxe suspensive sur le CO2 dont elle peut légitimement être fière… Moritz Leuenberger, ministre du développement durable, de l’environnement, de l’énergie et des transports, doit apprécier.
Mais Greenpeace arrive à la rescousse… et organise une « installation » (on ne dit plus performance?) d’une foule nue allant à la rencontre d’un glacier pour être photographiée par Stephen Tunick. Ce sera le week-end des 18-19 août, pour s’inscrire c’est ici (et on est prié de ne pas venir en avion!).
content de revoir ce blog. je suis revenu moi aussi dans cet univers http://www.socdem.net
Salut Romain! C’est courageux, dans le contexte actuel… 😉
A mon avis, il n’y ni installation ni performance, mais « simplement » une photographie avec la mise en place ou la mise en scène des modèles. Il y aurait installation si le premier but était que du public vienne regarder les modèles dans le cadre d’une exposition (exhibition en anglais) en plein air. Il y aurait performance si le but premier était non pas la photographie, mais l’évènement tout nu si je peux dire.
A contrario, l’urinoir de Marcel Duchamp est une installation qui, en cas d’utilisation conforme à son but originel, peut devenir le lieu d’une performance qu’on appellera en français, exhibition.
Peut-être est-ce le fait que je ne parle pas un mot d’allemand et que le traducteur automatique de Google a ses limites, mais je vous avouerais ne pas comprendre l’apparente allusion à l’action de Mr Moritz Leuenberger (dont j’ignorais je l’avoue l’existence il y a trente minutes à peine).
NB : Greenpeace fait toujours organiser les actions sur les sols nationaux par la branche nationale de l’association : d’où le caractère sans doute un peu atypique et à contre-emploi de l’action proposée.
@ Passant: merci pour cette remarque, j’ai quelque peu explicité l’allusion!
Merci, en effet.
Notez qu’il n’y a pas qu’en Suisse où la question de la neige de culture fait débat : mais en France, la critique de l’industrie touristique est souvent reléguée au fin fond des derniers paragraphes d’un article, après l’énumération des reproches à adresser aux usual suspects (les salauds d’agriculteurs, la pression foncière, l’administration post-léniniste et la naïveté des élus locaux)
Illustration dans la livraison du jour (attention : article qui disparaitra d’internet dans 3 jours…)
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-936742@51-926610,0.html