Cimetières genevois: enfin le repos?
Genève a frôlé la guerre au nom de la paix des morts. Le débat sur ce qu’on appelle les carrés confessionaux[1] semblait déboucher sur une impasse, ce qui dans un sens sied au sujet, sauf qu’il fallait bien trouver une solution pour les vivants et leur diverses manières de prendre congé de leur défunts. Fallait-il tout laïciser (disent nos néo-républicains) ou tout privatiser (aucun libéral n’a poussé la logique jusqu’à cette conséquence)? Autre paramètre: quelle dose de multiculturalisme pouvait-on supporter? Sur ce sujet, le clivage gauche-droite n’opérait pas. Plusieurs partis avaient laissé la liberté de vote à leurs députés.
C’est alors que deux chefs de file du « centre-droit »[2] et du « centre-gauche »[3] ont réussi à s’entendre et à trouver ce qui semble après coup un oeuf de Colomb. Ils sont jeunes et fringants, pourtant leur solution s’apparente à celle de vieux sages, dont on perçoit par contrecoup une certaine rareté, qui n’a rien à voir avec la pyramide démographique. [4]
Sur cette affaire, lire l’article de la Tribune de Genève, qui fait tout ce qu’il peut pour ne pas leur donner trop la vedette, tout en laissant entendre le malaise des autres partis, qui feraient semblant de dire que cette solution correspond à ce qu’ils ont toujours dit. Rappelons enfin que Calvin avait exigé une sépulture anonyme, volonté qui, étonnamment, a été respectée, le lieu de sa sépulture est resté inconnu.
Notes
[1] Juifs ou musulmans, pour l’instant.
[2] Les Radicaux de Pierre Maudet, qui sont quand même à la droite du Parti Démocrate Chrétien
[3] Les Verts de Antonio Hodgers, qui savent aussi être à la gauche des Socialistes
[4] On ne parlera pas de paix des braves, car ces deux, qui visiblement s’estiment et s’apprécient, n’en sont pas à leur premier coup en commun, au grand dam (même étymologie que damnation) de leurs coreligionaires. Ils sont en effet à l’origine du droit de vote que les étrangers ont reçu à Genève.
Il me semble que la sépulture de Calvin est au Cimetière des Rois. C’est juste écrit J. C. sur la tombe. Avec un acronyme pareil, on comprend pourquoi il s’est plu à vouloir être anonyme !
C’est un apocryphe (du moins si j’en crois la majorité des sites consultés).