Rivalités fratricides
D’un côté, le spectacle des duels Chirac/Villepin – Sarkozy et Blair – Brown, avec son lot de « petites phrases » lancées par les seconds couteaux, peut avoir quelque chose d’écoeurant. D’un autre côté, il peut valoir la peine de chercher à comprendre comment on en arrive à une telle situation (je pense aussi, dans le passé, à l’évolution du rapport entre Chirac et Balladur). Sur Gordon Brown, je recommande cette tribune de Robert Harris dans The Guardian.
COMPLEMENT DU 10.05 à 9h30: Le Monde indique en première page que les prochaines élections britanniques « ne pourront être organisées avant 2009 ». Ils ont en réalité voulu dire: « pourront ne pas être organisées avant », soit 4 ans après les précédentes, comme déjà en 2005 et en 2001. Car seule la durée maximale de la législature est fixée: elle est de 5 ans, ce qui nous conduit à début mai 2010. Mais le premier ministre peut en tout temps faire dissoudre le parlement par la reine. Si la transition finit par se faire en faveur de Brown, il aura tout intérêt à susciter rapidement des élections, pendant qu’il est encore en période de lune de miel, pour disposer ensuite d’une nouvelle législature complète. Avant le vrai test: peut-il être réélu?
C’est l’éternel problème de la lutte pour le pouvoir. Le vieux lion ne veut pas lâcher, le jeune lion aimerait que la succession arrive plus vite. Il y a quelques siècles, l’un des deux se serait retrouvé avec un couteau dans le dos ou un peu de poison dans son café.