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Commentaire de l'actualité (gaie ou non!) sur terre, au ciel, à gauche, à droite, de Genève, de Londres ou d'ailleurs
News and views (gay or not!) on earth, in heaven, left or right, from Geneva, London or elsewhere

Nouvelle-Orléans: une leçon de courage et de générosité donnée par la TSR

Dans la série Tout et n’importe quoi peuvent être retournés et utilisés à  charge contre les Etats-Unis, la dernière édition du journal de la Télévision Suisse Romande (il s’agit du 22.30, qui n’est pas en ligne, à  la différence du 19.30) me semble avoir exploré une approche encore inédite. On y présentait un hôtelier suisse de la Nouvelle-Orléans qui était bravement resté dans son hôtel et qui n’avait pas de mots assez durs pour accabler ses confrères qui, eux, avaient tous déserté leurs établissements et abandonné leurs clients. Evidemment, il s’était barricadé contre les pillards. Normal.

Jusque là , je me dis, voilà  un brave Suisse, qui fait honneur à  son pays, les autres hôteliers sont vraiment des salauds – et si il y a un soupçon de chauvinisme de la part de la TSR, il n’est pas trop mal placé – puisqu’on nous montre quelqu’un de vrai.

Ensuite, ce brave homme nous expliquait, toujours fièrement, avec un contentement de soi grandissant, qu’il était un des seuls à  avoir de l’électricité, car il avait réussi à  faire venir un énorme générateur (de la taille d’une camionette semblait-il) d’assez loin. Il avait même dû défendre la précieuse machine les armes à  la main contre des pillards et… contre l’Etat (ou la Municipalité) qui voulait le réquisitionner.

Le brave homme, qui fait honneur à  son pays! A mon pays! Moi qui ai toujours cru depuis ma préadolescence (pervertie par les opinions d’un oncle d’extrême-centre) que nos médias, et surtout la TSR, favorisait systématiquement un point de vue de gauche. Erreur. Un particulier refuse qu’une collectivité envisage de mettre la main sur un des rares générateurs à  disposition après une catastrophe? Mais c’est David contre Goliath! Ou plutôt, restons patriotiques: c’est le fier et indépendant Guillaume Tell contre le totalitaire et impérialiste bailli Gessler! La lutte armée devient alors une exigence éthique.

Je croyais aussi que nos médias ne se lassaient pas de stigmatiser les Américains pour vouloir toujours plus de liberté en matière de détention et d’usage privé des armes, et de réserver, par conséquence, la même appréciation aux Suisses qui se montreraient par trop enclins à  ce tropisme libertarien. Faux. Une instance étatique, c’est le Mal, en particulier quand elle essaie de venir en aide (forcément trop tard et pas parfaitement, tout le contraire de nos autorités à  nous). Ou plutôt, c’est le Mal, quand elle se trouve être américaine.

J’y suis: un tel reportage doit vraisemblablement s’inscrire dans le cadre d’un effort que le média s’est auto-imposé, un effort de relèvement du moral national (par ces temps de crise) et de lutte contre la propension (gauchisante) à  l’autoflagellation…