Pessah
Nous étions hier soir à un seder, le traditionnel repas de la Pâque juive. C’est une fête qui, par son rituel et par son message (passer la tradition de la libération du peuple juif lors de la fuite d’Egypte), est particulièrement adaptée aux enfants et il y en avait cinq, donc c’était très joyeux (et pas plus religieux que Noël: sur 10 personnes trois étaient juives, dont une athée).
Un moment délicat dans la conversation, toutefois, quand l’un des convives a raconté avec été contacté au téléphone par la campagne travailliste et avoir fait part de son désaccord persistant sur l’intervention en Irak (manifestement le sort des Irakiens l’indiffère) et sur les (prétendues) restrictions aux libertés publiques. C’est un peu comme lorsque l’on entend (en étant directement concerné, ce dont l’autre n’est pas forcément conscient) une manifestation d’homophobie, de racisme ou d’antisémitisme ordinaire: faut-il à chaque fois réagir, quitte à jeter un froid? Au retour dans la voiture nous nous sommes dits que nous avions bien fait de rester silencieux, mais que c’est quand même irritant que cela soit manifestement ce qui était attendu de nous.
N’est-il pas ironique de lire une histoire de non-coming-out après un billet évoquant l’ouverture du mariage aux homosexuels en Espagne? Une ironie accentuée par le fait que c’est l’accomplissement d’un programme qui comportait aussi le retrait des troupes d’Irak.