In memoriam Terri Schiavo
J’avoue n’avoir suivi que de loin l’affaire qui vient de connaître son épilogue, l’activisme des Pro Death me semblant au moins aussi déplacé que celui des Pro Life (voire quand même un petit peu plus!). J’aurais tendance à trouver qu’en l’absence d’instructions expresses, un consensus devrait être nécessaire pour retirer le tube d’alimentation, la simple opposition de l’un ou l’autre des proches devant suffire à l’empêcher: on ne se trouvait en tout cas pas dans une situation où la personne concernée était exposée à des souffrances en raison d’un quelconque acharnement thérapeutique. Comme l’écrivait James Taranto dans son Best of the web, le mari s’est depuis longtemps remis en ménage et a deux enfants de sa nouvelle compagne, et on ne saurait le lui reprocher, mais pour le père et la mère ce n’était pas une option.
Ce qui est intéressant, aussi, c’est que le pouvoir médical n’existe visiblement plus: naguère c’est eux qui auraient pris la décision! (C’est peut-être encore le cas sous nos latitudes.) Ca a aussi l’inconvénient qu’on ne peut plus compter sur eux pour mettre des garde-fous éthiques, à l’avortement tardif par exemple: ils ne font plus qu’exécuter un service professionnel pour lequel ils sont payés.
En tout cas, quand a paru l’info que le pape était désormais nourri par un tube, je n’ai pas été le seul à penser, à la Charlie-Hebdo, « Heureusement pour lui qu’il n’est pas marié! ».
D’autant que mourir de faim et de soif sur une telle duree ne doit pas avoir ete une fin particulierement sans souffrance.