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Le WEF n’a pas les thuriféraires qu’il mérite

Vivrait-on un tournant comparable à  la chute du Mur de Berlin? Pour Philippe Barraud, les rapports entre le Forum de Davos et ses contestataires ont tourné à  l’avantage du premier:

Face à  un courant altermondialiste qui s’essouffle, face à  une contestation fatiguée, le Forum de Davos a très habilement su tirer son épingle du jeu. Soudain, il n’est plus le rendez-vous annuel des écumeurs du monde, du capitalisme triomphant et du cynisme libéral, mais ce qu’il n’a jamais cessé d’être, malgré les caricatures: un lieu de rencontre entres des personnes qui ont des choses à  dire et à  se dire.

On peut mesurer la réussite de cette mue à  la mauvaise humeur des contempteurs d’hier, privés d’un os à  ronger bien commode pour prendre des poses avantageuses. Ainsi un éditorialiste de La Première s’énervait-il que Davos ne soit plus Davos, c’est-à -dire l’incarnation de tout ce que les bien-pensants détestent. Avec des préoccupations sociales, des stars de premier plan et des discours bienveillants à  l’égard des pays pauvres, le WEF ne joue plus son rôle de repoussoir. Pour certains, c’est une véritable trahison!

Certes. Dans un premier temps, j’ai eu spontanément envie de souscrire à  cet article. Mais, après réflexion, ce serait plutôt sur le fond que sur la forme. Je ne suis pas sûr que ces arguments soient les plus heureux. Ils me donneraient l’envie d’entonner l’air de l’un n’empêche pas l’autre.

  • Incarner le capitalisme triomphant ou faire preuve de cynisme n’empêche pas d’être un lieu de rencontres entre des personnes qui ont des choses à  dire et à  se dire.

Mais encore

  • Dire qu’on a su très habilement tirer son épingle du jeu, qu’on a réussi sa mue ne contribue pas à  laver du soupçon de cynisme, bien au contraire…
  • Si le fait de parler de préoccupations sociales est encore relativement neutre, il est difficile de faire plus condescendant en invoquant des discours bienveillants à  l’égard des pays pauvres.
  • Le recours à  la notion de stars ressemble à  l’argument d’autorité contre lequel la modernité s’est constituée. Comme si ce que ces gens avaient à  se dire ne comptait pas par soi-même. Et surtout: comme si ces personnes privées qui constituent une élite autoproclamée avaient des comptes à  rendre.

Pour ma part, je n’ai rien contre le Forum de Davos. Ces gens ont le droit de se réunir comme ils veulent, comme n’importe quel club, et je ne doute pas que les échanges d’une telle élite font jaillir à  foison de très bonnes idées qui ont des répercussions favorables sur le bien-être général de la planète. Mais je crois que cette institution (privée) n’a pas besoin de ce genre de défense du genre « tous les arguments sont bons à  prendre ». J’ose espérer que les propos qui y ont cours sont d’un autre niveau.

2 commentaires

  1. 28 janvier 2005

    Moi je trouve interessant ce besoin de parler du social et des pays pauvres.Je croit que c’est une conséquence bénéfique de l’action des constestataires.

    Je suis ok par contre sur le fait que le recours au stars est inutile et stupidement fait pour détourner l’attention, une forme d’auto-justification tout à  fait dispensable.

  2. 28 janvier 2005

    D’accord sur le besoin de parler du social. C’est le terme bienveillants qui m’a fait tiquer. Il peut impliquer la condescendance, le fait qu’on se réfère à  des inférieurs. Mais je reconnais que ce n’est pas forcément le cas.

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